(m24/mon argent) - L’ouverture du crédit vous offre une «réserve de trésorerie» (généralement de 500 à 5.000 euros), pendant une durée indéterminée, dans laquelle vous puisez à vote convenance, mais moyennant bien sûr le paiement d’un intérêt. Vous ne payez cependant l’intérêt que sur les montants prélevés. Chaque remboursement, déduction faite de la partie «intérêts», reconstitue donc votre réserve, que vous pourrez réutiliser quant vous le souhaitez.
Contrairement à la vente à tempérament, l’ouverture de crédit n’est donc pas forcément liée à un achat précis. Elle permet au consommateur de faire face rapidement à des dépenses variées et imprévisibles au moment de l’octroi du crédit. Celui-ci prend des formes variées : crédit sans carte, crédit avec carte, crédit de caisse lié à un compte à vue, etc.
Intérêts
L’ouverture de crédit est pratiquée par les banques - certaines, comme Citibank, en font un produit «de combat» - mais elle est aussi de plus en plus développée par la grande distribution ou les entreprises de vente par correspondance. 65,9 % des ouvertures de crédit sont d’ailleurs le fait du secteur non bancaire et des intermédiaires de crédit (grandes surfaces, etc.). Les exemples de ces cartes de paiement avec avantages foisonnent: carte Cora (Cora), Pass (Carrefour), Aurora (Brico, Inno, Vanden Borre…), Partner Card (3 Suisses, Unigro…), Isis (Mediamarkt, Eldi, Texaco, Go Sport…), Pocket Card (La Redoute), Fixcard (Neckermann shopping), Horizon (Quelle), etc.
La plupart de ces cartes permettent au consommateur de payer en plusieurs fois et avec intérêts: il s’agit donc bien d’ouvertures de crédit. On évitera cependant la confusion avec une carte de crédit «classique», telle que la Visa, qui permet le paiement différé d’un achat. Ici, le montant est débité d’office, en une fois, le mois suivant, et sans intérêt.
Séduisant, mais dangereux
Concrètement, un «credit revolving» permet de réemprunter sans cesse, sans formalité nouvelle, donc sans devoir justifier quoi que ce soit à l’égard du prêteur. Le système plaît. D’ailleurs, depuis plusieurs années, la tendance est très nette: les prêts et ventes à tempérament diminuent et les ouvertures de crédit augmentent. D'ailleurs, les ouvertures de crédit représentaient, fin 2006, 2.213.403 contrats, soit 44,8 % des crédits enregistrés à la centrale de la Banque nationale et deux tiers des crédits à la consommation.
Le délai de «zérotage»
Le délai de « zérotage » consiste à remettre «le compteur à zéro» dans un délai d’un an. En clair, d'avoir remboursé tout son crédit avant de pouvoir réemprunter.
En théorie, il existe déjà un délai de zérotage prévu par la loi depuis 2004. Celle- ci oblige le prêteur à indiquer dans le contrat de crédit le délai endéans lequel le montant total emprunté doit être remboursé par le consommateur. Cette remise à zéro vise à limiter l’endettement dans le temps.
Une ouverture de crédit ou pas ?
A condition de ne pas oublier trois réalités, il ne faut pas nécessairement résister à une ouverture de crédit:
- un tel crédit implique une gestion rigoureuse de son budget ;
- l’illusion d'un crédit permanent est un guet-apens, qui profite essentiellement au prêteur ;
- en cas d’évolution négative de sa situation (perte d’emploi...) depuis la conclusion du contrat, celui-ci risque de devenir une source d’«emprunt perpétuel», y compris pour des biens de première nécessité.