(mon argent) - En Belgique, reconnaissons-le, les effets néfastes de cette crise ne sont pas (encore) vraiment ressentir. Dans la plupart des pays d’Europe, surtout ceux dont l’endettement public inquiète les marchés, des mesures draconiennes ont été prises pour assainir les finances publiques. En Belgique, on n’en est loin. Notre pays est l’un des seuls de la zone euro à n’avoir pris aucune mesure structurelle pour réformer ce qui devait l’être (pensions, marché du travail notamment). L’absence de gouvernement n’explique pas tout. L’urgence de telles réformes ne fait pas partie de la conscience collective, simplement parce que les fondamentaux économiques de la Belgique s’améliorent depuis quelques mois. La croissance économique, par exemple, se porte mieux que prévu, ce qui n’est pas resté sans conséquences sur l’emploi.
Pourquoi? Parce que les ménages belges consomment!
Pourquoi leur consommation est-elle restée soutenue, favorisant ainsi l’activité des entreprises? C’est simple: le pouvoir d’achat des ménages belges s’est globalement maintenu à niveau. Cela peut sembler étonnant dans un contexte de crise mondiale, mais l’absence de mesures d’austérité et l’indexation automatique des salaires ont soutenu les revenus disponibles. La hausse de la consommation, concomitante à une hausse de l’épargne (de précaution), s’explique pour une bonne part par la bonne tenue des revenus. Et c’est une "heureuse" nouvelle, car l’inflation est en train d’effectuer son grand retour. Alimentée par la hausse des prix des matières premières, le budget "énergie" et "alimentation" des ménages pâtit de cette hausse des prix. L’illustration ci-contre en atteste: les principales hausses de prix sur 5 ans sont à chercher du côté des prix pétroliers, du gaz, du prix de l’électricité, etc. Cela risque de perdurer, les perspectives en provenance du secteur des matières premières n’étant pas spécialement favorables.
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(Illustration: Jos Cielen)Cliquez ici pour agrandir