Modification de la manière d’envisager le risque
15 septembre 2008
Lehman Brothers se place sous la protection des dispositions du Chapitre 11 (Chapter 11) de la loi américaine sur les faillites. Début d’une crise systémique sans précédents qui fait encore sentir ses effets aujourd’hui.
- Conséquence directe de la chute de Lehman: les clients belges de Citibank et Deutsche Bank qui avaient des produits garantis par Lehman en portefeuille perdent une partie de leur épargne.
28 septembre 2008
En Belgique, premier week-end de sauvetage des banques: l’État doit venir à la rescousse de Fortis et Dexia. Pour Fortis, une deuxième tentative sera nécessaire le week-end suivant. BNP Paribas mettra alors la main sur les activités bancaires du groupe le 6.10.
- La notion de "bon père de famille" en prend un coup avec l’effondrement des cours des actions Fortis, Dexia et KBC, entraînées dans la chute de Lehman Brothers. Depuis la recomposition annuelle de mars 2011, les valeurs financières perdent leur prépondérance dans le Bel20. Une première en 20 ans, depuis la création de l’indice.
9 octobre 2008
Les clients belges de Kaupthing voient leurs économies bloquées jusqu’au mois de juillet à la suite de la faillite de la banque islandaise.
- Alors que quasi personne n’avait entendu parler du fonds de garantie sur les dépôts avant septembre, la couverture de 20.000 euros (relevée par la suite à 100.000 euros) devient même une raison de répartir ses économies entre plusieurs banques en pleine crise.
- Deux chiffres suffisent à illustrer l’augmentation de l’aversion au risque: à peine un Belge sur dix investit directement en actions individuelles et fin mars, plus de 220 milliards d’euros sont placés sur les comptes d’épargne belges.
Les banques particulièrement têtues
En dépit de promesses répétées, très peu de modifications structurelles ont été apportées au fonctionnement du secteur financier: produits financiers complexes, bonus excessifs, liaison limitée des clients ont toujours cours aujourd’hui...
Vers une plus grande transparence fiscale?
Tout a commencé (ou presque) avec l’entrée en vigueur de la directive européenne sur l’épargne de 2005, après des... dizaines d’années de discussions. Alors que certains pays comme Singapour veulent mettre leurs atouts en valeur aujourd’hui, la lutte contre la fraude fiscale s’intensifie dans nos contrées.L’Organisation pour la coopération et le développement écnomiques (OCDE) a établi trois listes (blanche, grise et noire) de paradis fiscaux. La Belgique apparaissant sur la liste grise en 2009, le gouvernement accélère la conclusion d’un protocole d’accord d’échange d’informations automatique avec une série de pays importants et plus secondaires. Avec un gouvernement en affaires courantes, ces accords ne sont cependant toujours pas applicables. Sur le plan national, le gouvernement a en revanche réussi à modifier les règles régissant le secret bancaire après plusieurs années de débats.
Les matières premières s’envolent
Depuis début 2006, le cours du pétrole a doublé. Même si le cours actuel de 117 dollars est encore très éloigné du pic historique d’environ 145 dollars atteint en 2008. Vous le constatez à la pompe: début 2006, vous ne déboursiez pas plus de 1,3 euro pour 1 litre d’essence; aujourd’hui, c’est au maximum 1,7 euro.
Les matières premières agricoles voient aussi leur prix augmenter. Le cours du blé a doublé ces dernières années. Le prix du pain complet a dès lors augmenté de 19% depuis janvier 2006.
Mais la matière première phare reste l’or. Le métal jaune bat tous les records. Le cap psychologique des 1.500 dollars a été franchi, et l’once d’or a presque triplé ces cinq dernières années.
L’inflation dérape après des années de stabilité
Notamment en raison de la hausse des prix de l’énergie, le Belge a connu deux épisodes de poussée inflationniste en 2008 et 2011 après plusieurs années d’inflation faible. Fin 2007, l’inflation a même poussé les syndicats à organiser à une manifestation pour le maintien du pouvoir d’achat. Le rendement de 4% sur les comptes d’épargne constituait alors une sorte de planche de salut. En 2011, ce n’est plus le cas. Pourtant, toujours aussi réticents à prendre des risques, les Belges se réfugient toujours massivement dans ces comptes d’épargne peu rémunérateurs, même si la croissance des avoirs placés a ralenti ces derniers mois.
Indexation des salaires: la boîte de Pandore est-elle ouverte?
Une vache sacrée. Le mécanisme d’indexation préserve le pouvoir d’achat des travailleurs, mais fait déraper les charges salariales des employeurs. La proposition d’étudier le fonctionnement du mécanisme d’indexation a été refusée. Pour l’instant, on a décidé de ne pas remettre l’indexation en question. Avant que le projet n’arrive sur la table des partenaires sociaux dans le cadre de négociations de l’accord interprofessionnel de 2011, Mon Argent lançait l’idée d’une indexation dégressive. Entre-temps, il est évident que le débat est ouvert: la question de l’opportunité de l’indexation a été posée.
Amélioration de la protection sociale des indépendants
En septembre 2010, la pension minimale d’un indépendant isolé dépassait pour la première fois le cap historique des 1.000 euros par mois. La protection sociale des indépendants s’est progressivement améliorée ces dernières années, même si l’écart par rapport aux
prestations dont bénéficient les salariés et surtout les fonctionnaires est encore significatif.
Des déclarations fiscales plus complexes
Depuis quelques années, le formulaire de déclaration est de plus en plus dense. La multiplication des règles relatives aux avantages fiscaux auxquels donnent droit les mesures visant à économiser l’énergie génère chaque année de nouveaux codes. Heureusement, le fisc fait des efforts. Il remplit même tous les codes dont il dispose pour ceux qui remplissent leur déclaration via Tax-on-Web. Cette année, 725.000 Belges recevront une déclaration entièrement préremplie.
Habitations moins gourmandes en énergie... sur papier
Régime de performances énergétiques pour les nouvelles constructions, maisons passives, maisons basse énergie, coefficient E, certificat de performance énergétique obligatoire pour ceux qui vendent ou louent… Le nombre de contraintes imposées par les différents gouvernements belges en matière de la consommation d’énergie des habitations a explosé l’an dernier. Cette paperasserie stimule la prise de conscience écologique. Mais il reste encore beaucoup de pain sur la planche: les maisons belges sont toujours les plus gourmandes en énergie au monde!