(mon argent) - En ces temps chahutés, beaucoup préfèrent investir leur argent dans des actifs tangibles. Les bijoux en font évidemment partie. "Les enchères remportent même plus de succès qu’avant la crise. La demande est particulièrement forte pour les biens de qualité dans toutes les gammes de prix" a constaté Jessica Koers, responsable du département Bijoux à la maison d’enchère Christie’s d’Amsterdam.
A la mode
Les bijoux modernes (après 1980) ne sont pas encore très prisés. Mieux vaut donc les conserver encore quelques années. Car les modes changent rapidement. "Par contre, les bijoux des années 70 sont aujourd’hui très recherchés alors qu’ils étaient impossibles à vendre il y a quatre ans", note Koers.
Les bijoux anciens, comme ceux des années 20 signés par de grandes maisons comme Cartier, Tiffany & Co, Van Cleef & Arpels, sont très prisés et se vendent à prix prohibitifs, même en temps de crise.
Mon Argent vous propose les 7 critères de la valeur d’un bijou pour l'estimer:
1. La rareté
La rareté accroît le prix. Exemple typique: le bijou du 18e siècle, particulièrement rare parce qu'à l'époque, on adaptait fréquemment les bijoux. "Les pierres précieuses étaient détachées du bijou pour leur valeur ou le bijou était adapté en fonction de la mode", explique la spécialiste.
2. La valeur intrinsèque
Elle correspond à la valeur des matériaux utilisés. Les pierres et les diamants fournissent une bonne indication de base de la valeur d'un bijou.
3. L’état
Un bijou dans son état d'origine, intact, vaudra nettement plus qu'un exemplaire modifié ou restauré. Si l'état est excellent, le prix ne peut qu'augmenter en conséquence. Mais un bijou de valeur doit-il pour autant rester dans un coffre-fort? "Les vieux bijoux peuvent certainement être portés. Certains doivent même l'être absolument. L'humidité de la peau entretient naturellement les perles, notamment. L'air sec des coffres, au contraire, les ternit", relève Jessica Koers. Certains bijoux sont plus fragiles que d'autres: une bague art déco sertie d'une émeraude s'usera plus rapidement que la même bague ornée d'un rubis ou d'un saphir.
4. La réalisation
La manière dont un bijou a été réalisé est importante. Une bague de 1900 sertie d'un seul diamant ne vaudra pas autant que la même bague rehaussée d'une rangée entière de diamants.
5. L’originalité
"Au 19e siècle, on avait l’habitude de réaliser des copies de bijoux de valeur pour voyager. Ces imitations étaient réalisées en verre ou en cristal de roche, pour remplacer le diamant. Les imitations ne valent qu'une fraction de la valeur du bijou originel. Dans les années '60, Dior et Chanel ont commencé à fabriquer des imitations. Très souvent, rien qu’au toucher, on peut sentir qu'il s'agit d'un faux. La copie est plus grossière" explique la responsable de chez Christie's.
Cette différence est liée au temps consacré à la fabrication de l'objet. Autrefois, les salaires bas aidant, on pouvait consacrer beaucoup de temps à la fabrication d'un bijou. Mais on ne peut se permettre de passera autant de temps à réaliser une copie. Sa finition laisse donc généralement à désirer.
6. L’écrin
Beaucoup ont le réflexe de jeter l’écrin ou la boîte d’un bijou. Or l'emballage d'origine accroît sensiblement sa valeur.
7. La provenance
Les anciens propriétaires du bijou peuvent également influer sur le prix. Les bijoux de personnalités connues atteindront des prix supérieurs aux enchères.
A qui s’adresser pour obtenir une estimation?
- A une maison de vente aux enchères. Elles ont intérêt à annoncer le prix le plus élevé possible puisqu’elles s’attribuent une commission;
- Solliciter un expert assermenté qui réalisera une estimation en toute indépendance;
- A votre bijoutier. Attention, il risque de vous proposer un prix très faible.