Les CEO belges sont clairement à la traîne par rapport à leurs collègues américains et même européens.
D’après les informations collectées par Xavier Baeten, professeur à la Vlerick Business School, le salaire moyen des CEO des entreprises du Bel20 – soit 1,65 million d’euros par an - est nettement inférieur aux moyennes française (4,18 millions d’euros), allemande (3,96 millions d’euros) et même néerlandaise (2,96 millions d’euros). "Mais il faut nuancer ces chiffres, explique Xavier Baeten. En effet, les entreprises de l’indice phare de la Bourse de Bruxelles sont, à quelques exceptions près, plus petites que les sociétés reprises dans les indices boursiers des autres pays. Et c’est précisément la taille de l’entreprise qui semble être un critère important en matière de rémunération."
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Xavier Baeten estime qu’il est plus pertinent de comparer des sociétés de taille identique. "Dans ce cas, l’analyse nous apprend que les salaires ne sont beaucoup plus élevés qu’en Allemagne et au Royaume Uni. La Belgique n’est pas très bien classée, mais elle tient malgré tout la comparaison."
Les chiffres de Vlerick montrent qu’il existe parfois de grandes différences de rémunérations dans le segment des plus petites entreprises (Barco, Nyrstar) et entre les sociétés dont la capitalisation boursière se situe entre 1 et 3 milliards d’euros (Befimmo, Bekaert). Mais au-dessus de 3 milliards d’euros, le fossé se réduit progressivement et les plus grandes sociétés (Engie, Solvay) n’ont pas grand-chose à envier à leurs consœurs des pays voisins. Seul le Royaume Uni sort clairement du lot avec des salaires bien plus élevés que partout ailleurs en Europe.
Outre la rémunération de base, Xavier Baeten estime qu’il faut également prendre en compte la composition du package salarial, notamment la proportion entre les parties fixe et variable. "Sur ce plan, la Belgique, la France et la Suède affichent toutes trois un taux de 60% de rémunération fixe", poursuit Baeten. "Ce sont des pays qui ont une aversion au risque plus élevée et cette tendance se reflète dans la composition de la rémunération. L’inverse est vrai pour le Royaume Uni, où l’on retrouve clairement la mentalité anglo-saxonne, avec une partie fixe qui ne dépasse pas 25% du salaire."
Dans les sociétés non cotées, les salaires des CEO sont nettement inférieurs aux entreprises cotées en Bourse. "Mais ici aussi, le niveau salarial est lié à la taille de l’entreprise", poursuit Xavier Baeten.
Dans les petites entreprises familiales, le salaire moyen des CEO ne dépasse guère 120.000 euros par an. Dans les plus grandes sociétés, la rémunération des patrons oscille entre 220.000 et 250.000 euros. Dans les structures familiales, il est très courant que les CEO détiennent des actions et perçoivent de ce fait une partie de leur salaire sous forme de dividendes.