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"La faiblesse des connaissances financières des gens m'irrite un peu"

Philippe Donnay est Commissaire au Plan (organe qui réalise des études sur les questions de politique économique, sociale ou environnementale dans le cadre de la confection des budgets notamment). Après avoir commencé sa carrière chez Degroof, il est devenu conseiller de Joëlle Milquet (en tant que présidente du cdH, puis en tant que ministre - Emploi, Intérieur).
©Thierry du Bois

1- Quelles sont les choses qui vous irritent en matière d’argent?

Ce qui m’irrite un peu, c’est la faiblesse des connaissances financières des gens. Cela devrait faire partie des compétences de base, mais cela suppose aussi un petit investissement personnel! Dans un pays où le taux d’épargne atteint des records, beaucoup de personnes ont un petit bas de laine. Je trouverais dès lors normal que chacun s’intéresse un minimum à la question et cherche à comprendre le produit qu’il a choisi et ce que son banquier raconte.

L’argent, une épargne, cela se gère, cela s’entretient, à l’instar d’une maison. Trop souvent, l’argent a dirait-on une connotation sale ou péjorative. Comme si c’était honteux de s’y "intéresser". Je ne supporte pas non plus les gens qui font des comptes d’apothicaire lorsqu’arrive l’addition au resto et ceux qui étalent leur pouvoir d’achat.

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2- Quelle est la leçon d’argent que vos parents vous ont transmise?

Mes parents étaient tous les deux banquiers (comme mes beaux-parents). Ils m’ont principalement enseigné la gestion en "bon père de famille".

3- Quelles sont les choses du quotidien pour lesquelles vous dépensez facilement de l’argent, et celles pour lesquelles vous ne donnez pas un euro?

Je consacre volontiers de l’argent aux dépenses alimentaires et au shopping pour les loisirs. Je ne donnerais jamais un euro pour du tabac. J’ai horreur de cela.

4- Êtes-vous plutôt cigale ou fourmi?

Cigale. Pour le moment…

5- Préparez-vous déjà votre pension? Souhaiteriez-vous continuer à travailler quand vous serez retraité?

Oui, j’ai commencé à la préparer… J’ai une épargne-pension. Je n’ai par contre aucune idée de ce que j’aurai envie de faire lorsque je serai retraité. Ce n’est pas dans mon horizon temporel. Je n’imagine toutefois pas de ne rien faire. Mais quoi? Et puis où serai-je à ce moment-là? Et serai-je encore en forme? C’est prématuré!

6- Faites-vous des investissements? Quel type d’investisseur êtes-vous?

J’ai une épargne-pension et un portefeuille d’actions bancaires (exclusivement). Je prends des risques. L’obligataire n’est pas pour moi. Je promeus la diversification, mais en réalité mon portefeuille ne compte principalement qu’une société. Je suis propriétaire de mon appartement que j’ai rénové il y a un an. Cela permet de compenser la perte de revenu au moment de la pension.

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7- Avez-vous souvent négocié votre salaire?

Quand c’était possible, oui, cela a donné lieu à des discussions. Sauf au Bureau du Plan bien sûr, puisque les rémunérations sont fixées par des grilles. Si l’argent était ma principale motivation, je n’aurais d’ailleurs pas accepté ce poste. Mais lorsque je suis en position de négocier, je le fais. Je suis plutôt de culture anglo-saxonne. Je n’aime donc pas les mystères que l’on fait autour de ce que l’on gagne et les tabous relatifs à l’argent.

8- Avez-vous une passion ou des loisirs coûteux?

Je n’ai aucune collection. Je collectionne juste les dossiers (rires)… J’avais des loisirs-passion que j’espère reprendre rapidement: la plongée et le golf. Le problème c’est que la première nécessite d’aller loin (je n’aime pas plonger en carrière en Belgique, c’est trop froid), et que le second implique d’avoir quelques heures devant soi (ce que je n’ai plus)…

9- Quel type de consommateur êtes-vous (prenez-vous le temps de comparer, de vous informer, de négocier, etc.)?

Tout dépend de l’achat. Pour les dépenses courantes, je ne compare pas (je ne suis pas du genre à éplucher les folders), j’achète ce dont j’ai besoin là où je suis. Pour les achats plus conséquents (voiture, électroménager) je m’informe, principalement sur internet et via le bouche à oreille.

10- Si vous disposiez d’un budget "illimité" (après un gain à la loterie par exemple), à quoi le consacreriez-vous?

Je n’arrêterais certainement pas de travailler, mais je le ferais différemment. Il me serait impossible d’être oisif en permanence. J’aurais une activité sociale et caritative, et je prendrais davantage de temps pour moi. J’investirais aussi dans des projets plus risqués (initiatives privées). Et j’en profiterais surtout pour visiter le monde.

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