Au premier semestre de cette année, l’encours des comptes d’épargne a augmenté de 5 milliards d’euros pour atteindre un record de 254,9 milliards d’euros, selon un coup de sonde réalisé auprès de 15 banques. Il s’agit d’un net ralentissement par rapport à la hausse de 9,6 milliards d’euros observée au premier semestre de 2013.
L’attrait des comptes d’épargne diminue en raison de leurs rendements historiquement faibles. Les banques ont diminué leurs tarifs suite à la baisse continue des taux sur les marchés dans le sillage de l’assouplissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). La BCE a réduit ses taux à un plus bas historique et a promis de maintenir ses taux à un faible niveau pendant plusieurs années.
La baisse des taux et le retour de la confiance augmentent l’appétit pour le risque des épargnants. "Nous observons une hausse de l’intérêt envers les fonds de placement", constatent BNP Paribas Fortis et Deutsche Bank. Belfius et KBC observent un intérêt croissant envers les fonds et les assurances placements.
Les Belges ont investi 1,5 milliard d’euros en fonds de placement au premier trimestre, selon des chiffres communiqués la semaine dernière par la BEAMA, l’association belge des gestionnaires d’actifs.
Emprunt populaire
KBC et Crelan évoquent aussi la concurrence de l’emprunt populaire. Ce nouveau produit financier investit dans des projets à dimensions sociales ou sociétales, tels que des hôpitaux ou des écoles. L’emprunt populaire, qui bénéficie d’un précompte mobilier réduit à 15% (contre 25%) a collecté 1,2 milliard d’euros.
Le lancement de l’emprunt populaire a aussi enrayé les transferts observés l’an dernier des bons de caisse et comptes à terme vers les comptes d‘épargne. Le livret ne devrait toutefois pas subir de chute drastique de son encours. "Je ne m’attends pas à une chute de l’encours, explique Philippe Ledent, économiste auprès d’ING Belgique. Les Belges épargnent 15% de leurs revenus, ce qui représente un paquet de milliards. De plus, il y a toujours de l’incertitude sur la situation économique. Regardez la situation en Irak. Les nouveaux versements vont probablement poursuivre leur recul. Si l’inflation et les taux restent faibles encore pendant une longue période, les investisseurs se tourneront vers des produits à rendement plus élevé. Je pense aux actions et à l’immobilier. Le risque est qu’il se forme une bulle sur les actions ou le marché immobilier".