Le danger de la déflation
La déflation devient problématique lorsque la chute des prix se produit durant une longue période. Les consommateurs ont en effet alors tendance à reporter leurs achats dans l’espoir d’obtenir des prix encore plus bas. Même si ce réflexe est normal, il place les entreprises en très mauvaise posture: en retardant leurs achats, les consommateurs forcent les producteurs à diminuer leur production, provoquant un ralentissement voire un repli de la croissance de l’économie. Et si à leur tour, les entreprises réduisent leurs coûts, de nombreux licenciements seront à prévoir. Ces nouveaux chômeurs devront alors réduire le train de vie et donc leurs dépenses, forçant les commerçants à réduire une fois de plus leurs prix. Ainsi, se met en place le cercle vicieux de la déflation.Pas de saut d'index
De nouvelles baisses de taux?
Dans la zone euro, l'inflation a également fortement ralenti : selon une première estimation publiée par Eurostat, l'office européen des statistiques, elle se situait en décembre 2008 à son plus bas niveau depuis plus de deux ans. En effet, l’'inflation s'est établie ce mois-là à 1,6 % en glissement annuel, contre 2,1 % en novembre, tombant ainsi à son plus bas niveau depuis octobre 2006. C'est la première fois depuis août 2007 que l'inflation passe sous la barre des 2%. L'objectif fixé par la BCE est une inflation en dessous, mais proche de 2 %, sur le moyen terme. Selon des économistes, le nouveau ralentissement de décembre, associé à de mauvais indicateurs économiques, devrait plaider en faveur d'une nouvelle baisse des taux de la BCE. La Banque centrale a déjà baissé à trois reprises depuis début octobre son principal taux directeur, actuellement à 2,50 %, mais certains analystes s'attendent à une diminution supplémentaire le 15 janvier. Le consensus table sur une baisse à 2%.
- Cette nouvelle probable baisse des taux ne sera pas sans impact sur la rémunération de vos dépôts. Pour les comptes d’épargne, à terme et autres bons de caisse, dont les rémunérations suivent de près l’évolution des taux du marché, l’impact sera négatif. A noter que la réforme du compte d’épargne, d’application le 1er avril 2009, ne changera rien à l’affaire: 3% est un taux maximum !
- En matière de crédits, la prochaine baisse des taux pourrait servir de détonateur. Jusqu’à présent, les baisses de taux orchestrées par les banques centrales n’avaient pas été complètement répercutées dans les tarifs des crédits des institutions financières. Le gros de la crise semblant relever progressivement du passé, les banques desserrent leur étreinte. L’éventuelle baisse des taux, dans la foulée de cette détente, pourrait être l’occasion pour les banques de baisser vraiment leurs tarifs en matière de crédits. Et ça, ce serait plutôt une bonne nouvelle…