La politique monétaire souple de la Banque Centrale Européenne et la baisse des taux des obligations souveraines européennes continuent à jouer des tours aux épargnants qui privilégient la prudence. Non seulement le contexte de taux bas a poussé la plupart des institutions financières à continuer à sabrer dans les taux offerts sur leurs comptes d’épargne, mais les taux garantis sur les produits de la Branche 21 suivent le même chemin.
Ces produits Branche 21 sont des assurances-vie à capital garanti et qui assurent également un rendement minimum. Mais ces dernières années, ce rendement garanti a fondu sous l’effet des tendances du marché.
Cela s’explique en grande partie par le fait que les institutions proposant ces produits investissent les primes encaissées dans des produits d’investissement à long terme, comme des obligations souveraines de pays européens stables. Mais avec les taux historiquement bas que connaissent les taux allemands, belges — et même espagnols — ces investissements ne rapportent pratiquement plus rien.
Conséquence: ces derniers mois, les institutions financières ont été obligées de sabrer dans leurs taux garantis. Le leader du marché AG Insurance avait déjà baissé ses taux début juin, et Belfius et Delta Lloyd lui ont emboîté le pas, respectivement en juillet et en août.
Nouvelle vague
À partir de septembre, les investisseurs peuvent s’attendre à une nouvelle vague de baisse des taux. C’est AG Insurance qui ouvrira le bal le 1er septembre, avec une baisse du taux garanti d’AG Safe + et de Free Invest Plan, qui passe de 1,25 à 1%. Ce rendement anémique peut encore être quelque peu renforcé par une possible participation aux bénéfices, mais cela dépendra bien entendu des résultats de l’assureur.
Plus tôt cette année, KBC avait déjà informé ses clients que le taux garanti de son produit Branche 21 "Life Plan" passerait de 2,25 à 2% à partir du 1er septembre. Pour certaines formules, le bancassureur avait déjà baissé ses taux en juillet. Chez ING Belgique, le taux garanti sur les assurances-épargne passera de 1,85 à 1,60% à partir du 10 septembre.
Il est donc plus que probable que d’autres acteurs leur emboîteront le pas. Chez Deutsche Bank — qui collabore avec l’assureur allemand Allianz — on affirme qu’une baisse des taux n’est actuellement pas à l’ordre du jour. Pour conclure avec le message inquiétant que "rien ne peut être exclu si les taux changent rapidement".