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Le patrimoine financier des Belges à 1.020 milliards

Les Belges ont épargné et misé sur les assurances en 2012, ce qui a accru la valeur totale de leurs actifs financiers. La hausse du patrimoine belge global résulte aussi de la montée des Bourses.
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©Photo News

La fortune globale des Belges n’a jamais été aussi élevée. Fin 2012, le total des actifs financiers des particuliers a atteint 1.020 milliards d’euros, selon les statistiques que la Banque nationale de Belgique (BNB) a publiées vendredi sur son site internet. Par rapport à 2011, cela représente une augmentation de 68,6 milliards d’euros, soit plus de deux fois la hausse qui avait été enregistrée en 2011 (+ 30,3 milliards d’euros).

L’endettement des Belges a lui aussi augmenté. 8,6 milliards d’euros de nouvelles dettes ont porté le total à 213 milliards d’euros fin 2012. Par conséquent, le patrimoine financier net des particuliers calculé à la fin de l’année dernière s’élève à 807 milliards d’euros.

Les principales causes de l’enrichissement global des Belges en 2012 sont la hausse des dépôts, l’accroissement de la valeur des actions et des sicav et les apports importants dans les assurances.

Actions et sicav en hausse

Les dépôts ont augmenté de 19,2 milliards d’euros en un an, pour atteindre 325 milliards d’euros. En 2011, la hausse n’était "que" de 12,7 milliards. La grande majorité de ces sommes se trouvent sur les comptes d’épargne, dont l’encours a augmenté de plus de 13 milliards d’euros en un an. Les Belges continuent donc à épargner massivement malgré les taux d’intérêt très bas offerts sur les livrets actuellement. C’est dû à la persistance de la crise économique "qui fait que les gens craignent pour leur situation financière", souligne Julien Manceaux, économiste chez ING Belgique (lire ci-contre).

L’augmentation patrimoniale de 2012 résulte aussi d’une hausse de près de 43 milliards d’euros des actions et autres participations des ménages, en ce compris les fonds et sicav. Les Belges ont augmenté leurs détentions d’actions mais celles-ci ont également vu leur valeur progresser sensiblement. En tout, la hausse des actions cotées détenues par les Belges a atteint 11,4 milliards d’euros, celle des actions non cotées 18,6 milliards d’euros et celle des fonds et sicav 9,4 milliards d’euros, pour atteindre un total de, respectivement, 54,6 milliards d’euros, 104,4 milliards d’euros et 112,5 milliards d’euros pour ces trois classes d’actifs.

"Les parts d’OPC (organismes de placement collectif, ndlr) ont connu un net regain d’intérêt au dernier trimestre, après trois trimestres de ventes successives", note la BNB.

Ces données correspondent aux évolutions boursières enregistrées en 2012. Cette année-là, l’indice Stoxx 600 des principales actions européennes avait grimpé de plus de 14%. En Bourse de Bruxelles, le Bel 20 s’était encore mieux comporté: l’indice belge avait bondi de près de 19% en douze mois.

Les Belges ont par contre réduit leur exposition aux obligations en 2012. Un peu plus de 7 milliards d’euros sont sortis des placements à revenus fixes en cours d’année, pour s’établir à un total de 97,8 milliards d’euros fin décembre. "Les obligations ont subi de très grosses sorties alors que leur valorisation a nettement augmenté en 2012", précise Julien Manceaux. "D’après les données de la BNB, les Belges avaient beaucoup investi en obligations en 2011. Il y a donc eu pas mal de prises de bénéfices l’année suivante." 2012 avait en effet été marquée par une nette détente des taux d’intérêt obligataires. Les cours des obligations, qui évoluent dans le sens opposé des taux, avaient donc fortement progressé en un an.



Assurances: apports élevés

La hausse du patrimoine financier total des Belges trouve aussi sa source dans les assurances. Comme le rappelle régulièrement la BNB, "il faut souligner que les produits d’assurance représentent la catégorie d’actifs la plus importante du patrimoine financier" des Belges. Les assurances représentent un quart de ce patrimoine, ce que les particuliers ne perçoivent pas toujours bien parce qu’une partie des versements est effectuée par leur employeur dans le cadre du deuxième pilier des pensions.

En 2012, les assurances des Belges ont atteint une valeur record de 256,6 milliards d’euros, soit 13,3 milliards d’euros de plus que l’année précédente qui avait quant à elle connu une hausse de 5,6 milliards d’euros. Julien Manceaux souligne toutefois que les assurances et les fonds de pension sont la seule classe d’actifs qui a présenté un effet de valorisation négatif en 2012. Cette baisse de valeur a donc été plus que compensée par les apports des Belges.

Cette évolution traduit une fois de plus la grande prudence des particuliers qui rechignent à se tourner vers des produits financiers plus risqués.

Côté passif, on note que la hausse de l’endettement des Belges, de 8,6 milliards d’euros en 2012, est nettement moindre que celle de 2011, qui avait atteint 13,6 milliards d’euros. Cela se voit notamment dans les crédits hypothécaires dont la croissance a fortement ralenti l’an dernier. "Ca reflète la baisse d’activité sur ce segment", analyse Julien Manceaux, qui précise que la baisse de l’endettement nouveau concerne non seulement le marché des achats de biens immobiliers mais aussi la rénovation et la construction.

Trimestres inégaux

Cette dernière a souffert de la crise économique. "En période de crise, on observe une diminution du nombre de nouveaux ménages et donc une baisse de la demande de nouveaux logements", détaille Julien Manceaux. Le recul observé dans les prêts dédiés à des rénovations résulte quant à lui notamment de la suppression d’incitants fiscaux en faveur des économies d’énergie.

L’accumulation de richesse de 2012 est inégalement répartie entre les quatre trimestres. Le moins bon a été le deuxième, avec une hausse du total des actifs financiers des Belges de 9,6 milliards d’euros, alors que le premier trimestre avait vu 24 milliards d’euros grossir la fortune belge. L’accroissement de richesse s’est accéléré au troisième trimestre (+ 17 milliards d’euros) et a continué au quatrième (+ 18 milliards). Reste à voir s’il s’est prolongé en 2013...

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