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Les livrets ont encore de l'avenir

Les livrets devraient continuer à faire recette. La reprise économique reste incertaine et les ménages restent allergiques à toute prise de risque.
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©Photo News

Cela fait plus de quatre ans que le compte d’épargne est devenu le placement préféré des Belges. Depuis octobre 2008 et l’éclatement de la crise économique — la pire depuis la Seconde Guerre mondiale — qui a suivi l’effondrement de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers, les montants déposés sur les livrets n’ont cessé de gonfler, mois après mois, pulvérisant tous les records. À la fin du mois de mars dernier, l’encours des livrets dépassait 242 milliards d’euros, soit 2 milliards de plus qu’au mois précédent.

Le succès des comptes d’épargne souligne avant tout la recherche de sécurité des épargnants dans un contexte qui reste incertain. La crainte d’une poursuite du ralentissement économique et de la hausse du chômage n’incite pas les ménages à prendre des risques pour leurs placements. Et ce malgré la remontée des Bourses, qui ont enregistré en avril leur 11e mois de hausse d’affilée. "La situation personnelle des ménages n’est pas en ligne avec l’évolution des marchés boursiers, qui est liée à la conjoncture internationale. Les dernières enquêtes réalisées auprès des consommateurs montrent que les incertitudes restent grandes auprès des ménages", explique Philippe Ledent, économiste auprès d’ING Belgique. Dans ce contexte, les épargnants continuent à plébisciter le livre pour sa sécurité — les dépôts sont garantis par l’état jusqu’à 100.000 euros — et sa liquidité — les dépôts peuvent être retirés à tout moment.

Faiblesse historique des rendements des livrets

Le rendement, toujours plus faible des livrets, n’incite pas les épargnants à délaisser le compte d’épargne. La rémunération n’a pourtant jamais été aussi faible. Dès lundi prochain, BNP Paribas Fortis offrira un rendement global (taux de base + prime de fidélité) de seulement 0,75%. Du jamais vu. Belfius a aussi annoncé une baisse de ses tarifs et d’autres banques devraient suivre le mouvement.

"On a vu dans le passé que le rendement n’était pas déterminant pour le comportement de l’épargnant, explique Philippe Ledent. Il faut toutefois souligner que la baisse de l’inflation a été plus importante que la baisse du rendement. Malgré la baisse des rendements, les livrets rapportent autant qu’il y a un an, si on tient compte de l’inflation. Pour l’épargnant, la baisse des rendements est neutre."

Les épargnants ne délaisseront pas le livret avant que l’économie ne s’améliore réellement, estime l’économiste, qui ne mise pas sur une reprise, dans la zone euro, avant la fin de cette année.

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