KBC est la première grande banque à livrer son analyse de crédits logement en 2015. Il en ressort un fait marquant: un emprunt hypothécaire sur cinq a été conclu en vue de financer un investissement immobilier, ou 19% plus précisément. En 2013, cette proportion n’était encore que de 13%. Au cours des cinq dernières années, le nombre de ces crédits a ainsi augmenté de 17% (abstraction faite des refinancements), preuve que les investisseurs belges parient encore et toujours sur la bonne tenue du marché immobilier national.
"Outre le niveau bas des taux, l’avantage fiscal est un autre incitant qui plaide en faveur d’un nouveau crédit hypothécaire."
Selon Johan Van Gompel, senior economist auprès de la banque, "la plupart des investisseurs immobiliers sont déjà propriétaires et concluent un nouveau crédit hypothécaire pour financer un investissement immobilier. Outre le niveau bas des taux, l’avantage fiscal est un autre incitant qui plaide en faveur d’un nouveau crédit hypothécaire. À l’approche de l’échéance de leur premier crédit hypothécaire, les investisseurs sont tentés de continuer à bénéficier de leur avantage fiscal".
Plus de 50 ans
Cette hausse des investissements immobiliers se concentre dans la classe d’âge des plus de 50 ans. En 2015, 36% des investisseurs immobiliers faisaient partie de cette classe d’âge, alors que ce pourcentage n’était encore que de 29% en 2013. Dans le même temps, le nombre d’investisseurs immobiliers diminue dans toutes les autres classes d’âge. Pour l’économiste, trois raisons expliquent ce phénomène:
• Les gens travaillent plus longtemps et le revenu moyen des plus de 50 ans est supérieur à celui des jeunes.
• L’effet "taux bas" joue par ailleurs à fond sur cette catégorie d’âge. "Les plus de 50 ans ont souvent accumulé un montant d’épargne qui ne rapporte plus grand-chose vu le niveau actuel des taux d’intérêt. Dès lors, un investissement immobilier constitue une solution intéressante."
• "En outre, les taux des crédits hypothécaires étant très bas également, de plus en plus de gens envisagent des investissements immobiliers", explique-t-il.
Il est également intéressant de constater que le montant moyen investi a augmenté de plus de 6% à 245.573 euros en 2015. Pour acheter quoi ? Dans deux tiers des cas, un bien existant et dans 42% des cas, un appartement. En 2015, plus de 42% des crédits logement qui ont été souscrits par des investisseurs immobiliers ont en effet servi à l’achat d’un appartement. Ce type de logement ayant de nouveau la faveur des investisseurs depuis les cinq dernières années, "ce chiffre élevé n’a rien d’étonnant", souligne Johan Van Gompel.
De nouvelles hausses de prix?
Concernant le marché en tant que tel, KBC note que l’immobilier belge a bien traversé la crise, et que l’effet modérateur du bonus-logement (en Flandre) n’a pas entraîné de dégringolade des prix.
Depuis 2012, le marché belge a amorcé un atterrissage en douceur: les prix se sont stabilisés, voire parfois un peu tassés, mais KBC ne prévoit pas d’effondrement des prix dans les 10 prochaines années. "La tendance démographique révèle une forte hausse soutenue du nombre de ménages et, partant, de la demande de logements. En combinaison avec la persistance des taux bas, cette évolution entraînera à moyen terme de nouvelles hausses de prix, mais à une cadence moins rapide qu’avant la crise", estime la banque.
L’investisseur pourra donc toujours être séduit en 2016 par les taux toujours très bas, une fiscalité qui reste attrayante et un marché correctement évalué, alors que les avoirs stockés sur son compte d’épargne ne lui rapportent plus rien.