Selon l’indice du groupe Trevi, les prix de l’immobilier en Belgique ont progressé de 1,2% au premier trimestre de cette année, par rapport au dernier trimestre de 2011. Pour établir cet indice, Trevi collecte les prix des biens mis en vente dans tout son réseau en Belgique, aussi bien sur le marché secondaire que sur le marché du neuf. "8000 données ont été répertoriées et pondérées en fonction de l’importance du type de bien dans la province. Les appartements sont, par exemple, plus importants à Bruxelles que dans la province luxembourgeoise, explique Eric Verlinden, administrateur délégué de Trevi Group. Il s’agit donc d’un indice macroéconomique, indiquant la tendance globale du marché."
L’activité a elle aussi augmenté au premier trimestre, avec une hausse de 7% du volume des transactions, par rapport à la même période de l’année précédente, constate Trevi. Le premier trimestre s’avère meilleur que prévu par le groupe qui a revu à la hausse ses prévisions pour cette année. "Nous misions sur une hausse de 3 à 3,5% des prix cette année, poursuit Eric Verlinden. Sur base de l’évolution du premier trimestre, nous pensons que la hausse des prix pourrait avoisiner les 5% au terme de cette année."
Petits investisseurs privés à l’assaut
Si le marché résidentiel visant les budgets moyens et inférieurs "démontre un réel enthousiasme", le marché du haut de gamme reste "encore balbutiant", constate Trevi. Seconde tendance observée par le groupe immobilier au premier trimestre, la recrudescence des petits investisseurs privés dans le marché résidentiel. Ceux-ci disposent en général d’un budget de 150 000 à 200 000 euros qu’ils veulent placer dans un projet d’immobilier neuf. Ces investisseurs se ruent surtout sur le marché résidentiel bruxellois, constate Trevi. "Le marché locatif bruxellois est plus dynamique que dans les autres régions et attire les investisseurs privés de Bruxelles, mais aussi de Charleroi, Liège, Anvers ou Gand, explique Eric Verlinden. À Bruxelles, les investisseurs privés représentent 35% des projets résidentiels sur le marché du neuf, contre un maximum de 20% à Namur ville ou dans le centre de Liège, les zones les plus actives dans ce domaine". Le marché est dominé par les propriétaires occupants dans les autres régions, surtout dans le Hainaut.
Le succès du projet Up-site souligne la forte demande des investisseurs privés pour le résidentiel bruxellois. Plus de 90 appartements ont déjà été vendus sur les 252 logements prévus dans cette tour de 140 mètres, en face de Tour et Taxis, le long du canal. Le gros œuvre a pourtant à peine démarré et les travaux ne devraient pas s’achever avant juin 2014.
La vente de petits appartements dans une commercialisation d’appartements anciens en plein centre de Bruxelles, près de la galerie du Roi, rencontre également un grand succès. 30% des unités ont été vendues en une semaine à des investisseurs, évoque aussi Trevi.
Le locatif a de l’avenir
Cette forte présence des investisseurs privé sur le marché résidentiel est appelée à s’amplifier à l’avenir, selon Trevi.
De nombreuses études ont récemment souligné le fossé croissant entre l’évolution des prix de l’immobilier en Belgique et celle des revenus. Selon le dernier baromètre trimestriel établi par le magazine britannique, le rapport prix/revenus, qui donne une indication de l’accessibilité des ménages à la propriété, est actuellement supérieur de 47% à sa moyenne à long terme. "L’accès à la propriété devient de plus en plus compliqué: c’est une évidence mathématique, souligne Eric Verlinden. Les banques ne seront pas plus flexibles: elles ne vont pas augmenter les quotités ou autoriser un dépassement de la limite de la capacité d’emprunt à un tiers des revenus."
Dans ce contexte, la capacité d’acquisition se réduira chaque année pour les revenus inférieurs et moyens, qui devront se contenter de la location. Trevi s’attend à une réduction du taux de propriétaires dans les années 2015-2020, pour osciller autour des 40% en région bruxelloise et 65% à l’échelle nationale, au terme de cette période.
Bruxelles, où 55 000 logements devraient être créés d’ici 2020 pour répondre à la croissance de la population, offre donc de nombreuses perspectives d’investissement. "L’investissement dans l’immobilier résidentiel à Bruxelles sera de plus en plus porteur, conclut Eric Verlinden. Il faut s’attendre à ce que ce marché attire de plus en plus d’investisseurs institutionnels, étrangers et à des investissements qu’on n’a plus connus depuis trente ans."