Le dernier baromètre trimestriel des Notaires est tombé hier. Il annonce de bonnes et de moins bonnes nouvelles pour les propriétaires. Commençons par la bonne nouvelle pour tout le monde: le nombre de transactions immobilières (compromis signés devant notaire*) a encore augmenté de près de 3% au premier trimestre 2017 à l’échelle du pays. Quand on sait ce que représente le chiffre d’affaires global de cette activité notariale pour les caisses de l’État rien qu’en droits d’enregistrement, ces 3% ne comptent pas pour du beurre.
"Le niveau de transactions reste très élevé partout, surtout comparé aux années précédentes", insiste le notaire ostendais Bart Van Opstal, interrogé alors qu’il s’apprête à signer un acte. Pour ce dernier, les paramètres qui soutiennent le marché restent inchangés, malgré une légère remontée des taux d’intérêt. "Les investisseurs continuent à se tourner vers la brique, mais je n’y vois pas de problème pour le marché locatif. Vu la difficulté accrue de décrocher un prêt hypothécaire, les candidats à l’achat restent locataires plus longtemps", résume-t-il.
À Bruxelles et en Wallonie, le nombre de transactions, toujours soutenu, se stabilise plutôt. Mais à échelle nationale, l’indice immobilier belge atteint un nouveau record depuis la première publication de ce baromètre (2009). Et le mois de février dernier – effet Batibouw oblige – a enregistré un nouveau pic d’activité (+ 3,6%).
La Flandre toujours en tête
Ce résultat s’explique surtout par l’activité du marché immobilier flamand, où le nombre de transactions a augmenté de 4,5%. Près de deux transactions sur trois y sont conclues actuellement. Toutes les Provinces sont concernées, sauf la Flandre-Occidentale (côte belge) où les études notariales notent une légère diminution (-1,21%). "À la côte, il y a pour l’instant une dualité de marché entre les anciens et les modernes, entendez les appartements des années 60-70, obsolètes et dont les prix de vente sous pression se tassent, et les appartements neufs dont les prix demandés grimpent toujours. Mais la petite baisse moyenne enregistrée en ce début d’année corrige légèrement les chiffres exceptionnels de 2016, avec une activité en hausse de 18%", nuance Bart Van Opstal. C’est dans le Limbourg, à Anvers et en Flandre-Orientale que la croissance est la plus nette, avec des hausses respectives de 6 à 7%.
Début 2017, le prix (très) moyen d’une maison en Belgique était de 232.184 euros. C’est la mauvaise nouvelle du trimestre – pour les propriétaires du moins –, car cela revient à un léger tassement de -2,5%.
[Lire notre édito: La cacophonie des chiffres]
Baisse des prix "inédite"
"Les prix enregistrés dans les études notariales depuis trois mois confirment une tendance baissière, quasi partout et pour tous les types de biens, y compris les terrains. Pour moi, c’est une situation assez exceptionnelle, même si la baisse n’est pas énorme et qu’il est trop tôt pour parler d’un signal sérieux. Il faudra bien suivre le marché pour voir si cette tendance se confirme et s’accroît ou si elle n’est qu’une correction, comme celle rencontrée pour l’instant à la côte belge", explique le notaire.
C’est à Bruxelles que la baisse moyenne enregistrée est la plus sévère, avec une chute de -6,4% et un prix moyen corrigé à 415.715 euros (hors frais). Une correction plus légère se vérifie dans chaque Province, sauf le Limbourg et le Namurois où on note des hausses respectives de + 1,2% et + 1,6%.
L’appartement 3 chambres surcoté
Moins variable et plus couru, l’appartement d’occasion voit son prix se stabiliser autour de 215.000 euros (moyenne nationale), rattrapant lentement mais sûrement celui de la maison ordinaire. En Wallonie, ce prix moyen bonifie toutefois de 5%, à 171.651 euros en résorbant progressivement le retard sur les valeurs de marché moyennes du nord du pays (219.303 euros). Cette hausse de prix s’observe surtout dans le Brabant wallon (+ 12,5%), à Liège (+ 4,7%) et dans le Luxembourg (+ 4,2%).
Et pour les familles nombreuses, il faut désormais débourser en moyenne 50% de plus pour espérer devenir propriétaire d’un appartement 3 chambres d’occasion dans la capitale.
(*) Chiffres basés sur la collecte par voie électronique des données enregistrées à la signature du compromis de vente (3 à 4 mois avant celle de l’acte) dans les 1.150 études notariales.