(m24/mon argent) - Les livrets d’épargne offrent à long terme un rendement à peine supérieur à l’inflation. On y place ses économies pour pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Mais lorsqu’on mesure le manque à gagner sur une ou deux générations, il y a de quoi avoir des insomnies. Les obligations sont un peu plus performantes, puisqu’elles ont rapporté 2,4% de plus en moyenne que le taux d’inflation sur ces 20 dernières années. Mais il y a mieux pour couvrir un portefeuille en période de forte inflation. Voici 4 alternatives:
1. Obligations indexées sur l’inflation
Pour donner aux investisseurs une meilleure idée de leurs perspectives de rendement réel, plusieurs émetteurs ont lancé voici une dizaine d’années les premières obligations «indexées sur l’inflation». Elles offrent un coupon composé en partie d’un taux fixe, le taux réel, majoré d’un composant représentant l’inflation. Plus l’inflation est élevée, plus le coupon sera élevé.
Mais à échéance égale, quelle est aujourd’hui la formule la plus attrayante: une obligation classique ou une obligation indexée sur l'inflation? Cela dépend de vos prévisions en matière d'inflation. Si vous pensez qu’elle va augmenter plus rapidement qu’on le croit généralement, les obligations indexées sur l’inflation sont préférables. L’inflation future attendue, soit l’inflation implicite, s’élève aujourd’hui à 2,2%. Une estimation assez faible, selon les experts, au regard de l’inflation qui atteint pour l’instant 3,1%.
Vous n’obtiendriez un rendement supérieur avec une obligation classique comparable que si l’inflation devait subitement plonger sous les 2%.
2. Actions de qualité
Les actions de qualité sont les seuls placements qui, à long terme, surpassent l’inflation et permettent de profiter de la croissance économique. Leurs rendements en disent long. C’est logique: les revenus et dépenses étant en principe indexés chaque année, les bénéfices augmentent au rythme de l’inflation. À long terme, cette stratégie porte donc ses fruits, même si une brutale poussée inflationniste n’est pas favorable aux Bourses. Car elle va systématiquement s’accompagner de relèvements des taux, d’une plus grande incertitude et d’une hausse des frais.
3. Immobilier
L’immobilier, prisé en Belgique, constitue aussi un bon rempart contre l’inflation. Il est comparable à une obligation indexée sur l’inflation. Les investissements immobiliers ont d’ailleurs connu un grand succès ces 30 à 40 dernières années. Plus récemment, la raréfaction de l’offre et les financements à bon marché ont encore accéléré la hausse. De nombreux experts estiment d’ailleurs que les prix sont quelque peu excessifs.
4. Or
Le rôle de l’or a été négligé ces dernières années, et peu d’observateurs prédisent son retour comme rempart contre l’inflation. En effet, par rapport à il y a 30 ans, tout un arsenal d’autres produits a été développé pour se protéger contre l’inflation. Il n’empêche, la demande croissante des nouveaux pays «riches» a accru la pression du côté de l’offre, qui peine à suivre. L’augmentation de la demande devrait exercer une pression à la hausse sur le cours de l’or au cours des années à venir, inflation ou pas.
Vidéo : L'inflation et le pouvoir d'achat
Interview par l'Echo de l'économiste Etienne de Callataÿ qui nous livre son analyse sur l'évolution actuelle de l'inflation.
