Un mois de mai exécrable en Bourse. Des perspectives bénéficiaires 2012 le plus souvent en berne pour les entreprises victimes de la crainte d’un ralentissement de la croissance mondiale. Et pour couronner le tout, une Europe qui a tellement joué à se faire peur qu’il semble difficile de la déjouer, cette peur. Les taux espagnols ont franchi le cap des 7%. L’agence de notation Moody’s, en abaissant également la note du pays de trois crans, a provoqué le franchissement de ce niveau d’alerte qui, par le passé, a toujours secoué les marchés.
Faut-il dès lors craindre une chute en cascade et un énième plan de sauvetage de la zone euro? Sans doute faudra-il attendre l’issue du scrutin grec et la tenue des obligations italiennes pour le savoir. En attendant, comme l’investisseur peut-il parer les coups et mettre son portefeuille à l’abri. Souvent en se conformant à des vieux principes de précaution…
1. Conserver des liquidités
La vente précipitée d’actifs en Bourse est rarement bonne conseillère. En revanche, la préservation des gains enregistrés sur l’une ou l’autre ligne peut-être utile. En cas de raz-de-marée sur les marchés, généralement, tout baisse. Autant mettre en sûreté certains bénéfices acquis. C’est d'ailleurs ce que font les gestionnaires de fonds. D’après la dernière enquête mensuelle BofA Merrill Lynch, les investisseurs massivement vendu des actions et n'ont jamais détenu autant de cash depuis 2008.
2. Diversifier
Un grand classique. C’est en répartissant ses actifs au sein de différentes classes que l’on parvient à diluer les risques. Il ne s’agit donc pas uniquement d’investir en actions dans différents types de secteurs ou dans plusieurs zones géographiques (dans et hors zone euro) pour limiter les risques monétaires. Il faut assurer une diversification au niveau des classes d’actifs: actions, obligations, immobilier, etc. Dans ce contexte, même si la tendance est négative depuis quelques mois, l’achat d’or est encore recommandé par de nombreux investisseurs expérimentés. Récemment, les gourous Soros et Paulson ont annoncé avoir renforcé leurs positions sur l'or.
3. Miser sur des produits "put"
Certains constituent des sortes de contrats d’assurances en cas de baisse généralisée des marchés. Une option put donne en effet le droit à l'acheteur de vendre un actif à un prix fixé préalablement, pendant un temps donné ou à une échéance fixée. Bien sûr, ce droit a un coût. Mais en cas de baisse, le put rapporte l’argent perdu (et parfois plus) sur l’actif sous-jacent. Rappelons également qu’un ordre à limite est envisageable: dès qu’un titre franchit un seuil à la baisse, ce type d’ordre déclenche automatiquement sa vente. Il y a perte, bien sûr, mais perte contenue.
4. Les arbitrages
Si certains sont nécessaires malgré tout (ou si l’investisseur n’arrive pas à garder la tête froide), mieux vaut arbitrer par petites touches: en n’achetant ou en ne vendant pas en bloc les tires qui sont dans le viseur. En cas d’erreur de jugement, la faute est ainsi limitée et peut être rectifiée.
5. Suivre et s’informer
On entend toujours dire qu'il ne faut acheter que ce que l'on connait. C’est vrai, bien sûr. Mais on oublie souvent qu’il faut aussi continuer à s’informer sur ce qu’on croit connaître. Si vous n'avez pas confié votre argent à un gestionnaire dont le métier est de gérer au jour le jour, il faut en assumer les conséquences. Vous devrez surveiller régulièrement votre portefeuille, sous peine de ne pas être en mesure d’arbitrer à temps les cas échéant.