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Les résultats d'entreprises, une bouffée d'oxygène en Bourse?

Cette semaine, les résultats d'entreprises affluent. Quelles tendances se dégagent de ces premières annonces?
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D’après les données provisoires, la plupart des entreprises cotées ont encore réalisé de relativement bons résultats au dernier trimestre de 2011. Environ 60% des 209 entreprises de l'indice américain S&P500 ont dépassé les attentes des analystes. Mais les investisseurs ne doivent pas se réjouir trop vite. L'analyse plus approfondie des chiffres trimestriels les plus récents révèle déjà trois grandes faiblesses.

1. Hausse limitée de la croissance du bénéfice

Le bénéfice cumulé des entreprises de l’indice S&P500 aurait augmenté de 12,6 milliards de dollars au quatrième trimestre 2011 (+5,8% sur un an). Problème: la quasi-totalité de ces 12,6 milliards de dollars provient de la seule entreprise technologique: Apple. Si l’on exclut aussi les résultats (surgonflés) d’AIG, l’assureur US toujours sous perfusion, la croissance du résultat des 498 entreprises restantes du principal indice boursier américain atteint tout juste 1,1%, d'après les chiffres publiées par la banque de données financières FactSet. Le chiffre corrigé de la hausse totale de l’indice donne une image plus correcte de la réalité économique.

2. Base étroite

On peut aussi s'interroger sur la qualité des bénéfices publiés. La croissance des résultats diffère beaucoup d’un secteur à l’autre. D’après les données collectées par Thomson Reuters, la croissance moyenne du bénéfice des entreprises industrielles se situe aux alentours de 17%, alors dans le secteur des télécoms, le résultat par action a été divisé par quatre par rapport au dernier trimestre de 2010. On ne peut donc pas parler d’une large base économique.

Il y a bien sûr des exceptions positives à la règle, comme Arseus. Ce spécialiste belgo-néerlandais des matières premières et des services destinés au secteur médical a réussi à faire croître son bénéfice opérationnel plus rapidement que son chiffre d’affaires. Mais tant que tous les secteurs ne bénéficieront pas d’une hausse durable de leur rentabilité, les investisseurs devront rester prudents.

3. Attentes en baisse

Les résultats ne sont pas très fringant et les prévisions sont à l'avenant. Depuis la fin septembre 2011, les analystes ont en effet commencé à revoir les prévisions bénéficiaires à la baisse. Les consensus accusent depuis une chute d’environ 9%. Pas étonnant donc, que 60% des entreprises atteignent ces prévisions (plus pessimistes). Or, durant les trimestres précédents, 70% des résultats, en moyenne, dépassaient les attentes des analystes. De plus, les prévisions pour 2012 de la plupart des chefs d’entreprise sont excessivement prudentes. Les petites déclarations entendues contrastent de façon saisissante avec les avances que les investisseurs ont encaissées en Bourse.

Un investisseur averti...

De nombreuses entreprises belges et néerlandaises - le producteur de fils d’acier Bekaert, le géant technologique Philips et le groupe alimentaire Unilever -, ont fait des avertissements sur résultats. Et il y a de nouveau eu des surprises: la Deutsche Bank qui s’est retrouvée inopinément dans le rouge au quatrième trimestre 2011 et le japonais Sony qui voit déjà 2012 comme une année catastrophique au niveau financier.

Compte tenu des doutes qui planent sur les résultats et les prévisions, les actions d’entreprises leaders telles que le fabricant de produits de grande consommation Procter & Gamble, le géant de l’internet Google, et le spécialiste du pharmaceutique Pfizer, sont restées à la traîne dans le rallye boursier de ces derniers mois. Certaines entreprises rejettent la faute sur l’incertitude persistante en Europe. D’autres espéraient que les pays émergents apporteraient du baume au coeur. Des exportateurs américains font même porter le chapeau au dollar. Mais en fin de compte, tout cela ne tient qu'à une seule et même chose: la croissance économique mondiale fléchit. Ni les résultats des entreprises ni les marchés financiers ne pourront y échapper.

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