La majorité des Belges s’inquiètent pour leur pension, mais semblent désormais avoir intégré une série de choses. Comme le fait qu’il ne sera plus possible de partir à la retraite bien avant l’heure, que la pension légale ne leur permettra certainement pas de maintenir leur niveau de vie à la retraite, et qu’ils doivent prendre des dispositions eux-mêmes. En exploitant les différents piliers de la pension et pourquoi pas en continuant à travailler une fois qu’ils seront retraités. Les mentalités évoluent. Voilà en résumé le verdict de l’ING International survey sur le comportement des consommateurs, réalisée fin 2018 (auprès de 1.000 adultes Belges, via internet).
Pensionné à 64 ans
Premier signe de cette prise de conscience: les Belges anticipent qu’ils ne sera plus possible de partir aussi tôt à la pension que par le passé. Ils s’attendent en effet à prendre leur pension vers 64 ans. C’est en effet 3,7 ans plus tard que l’âge moyen de sortie effective du marché du travail (2016). Par contre, c’est toujours avant l’âge légal qui est actuellement fixé à 65 ans mais qui passera à 66 ans en 2025 et 67 ans en 2030.
Mais avec quel niveau de vie?
La majorité des Belges s’inquiètent du montant de leur future pension qui ne leur permettrait pas de maintenir leur niveau de vie à la pension. Parmi les actifs, 60% jugent le montant de la pension légale insuffisant, 40% estiment que le système actuel est injuste car ils cotisent davantage durant leur carrière que ce qu’ils reçoivent à la pension.
Sans surprise, les ménages qui sont capables d’épargner une somme confortable se déclarent moins inquiets que les autres.
L’étude révèle un manifeste excès de confiance parmi les jeunes travailleurs qui sont bien plus nombreux que leurs aînés à croire qu’ils pourront maintenir leur train de vie une fois pensionnés. Près de la moitié de ceux qui sont déjà pensionnés affirment de fait ne pas en être capables.
En 2017, le montant de la pension légale tournait en effet autour de 1.250 euros par mois pour un salarié, 890 euros par mois pour un indépendant et 2.540 euros pour un fonctionnaire.
Indispensables compléments
Fondamentalement, la nécessité de compter sur soi-même pour s’en sortir est en train de s’ancrer dans les mentalités. Nombreux sont ceux qui comptent sur d’autres sources de revenus à la pension.
Près de la moitié des Belges qui travaillent peuvent compter sur la contribution de leur employeur à leur pension via le 2e pilier (assurance-groupe ou un fonds de pension).
Outre la pension légale et la pension complémentaire, plus de la moitié des Belges interrogés déclarent planifier leur retraite en épargnant ou en contractant une épargne-pension individuelle (3e pilier) encouragée fiscalement.
Enfin et ce n’est pas négligeable, 46% des actifs s’attendent à devoir gagner de l’argent pendant leur pension. La majorité pensent d’ailleurs qu’ils continueront à travailler et considèrent plutôt cela comme une bonne chose : c’est bénéfique pour entretenir leurs contacts sociaux et leurs aptitudes intellectuelles.
10% des personnes interrogées pensent quant à eux pouvoir tabler sur le revenu d'un bien immobilier donné en location.
Laisser un héritage
Malgré ces difficultés, près d’un tiers des Belges estiment qu’ils seront en mesure de laisser un héritage à leurs descendants.
Et là encore, les jeunes travailleurs sont étonnamment plus optimistes que ceux qui sont en fin de carrière.