(mon argent/manpower) – Il ressort d’une enquête du groupe de prestations de services de ressources humaines Manpower réalisée auprès de 3.000 Belges et conduite par le bureau d’étude indépendant iVox que le Belge prévoit au cours de sa carrière de travailler pour 6,4 employeurs en moyenne. Parmi les plus jeunes (de moins de 30 ans), 17% évoquent même dix employeurs ou plus. Alors qu’un pensionné sur trois a travaillé toute sa vie pour la même entreprise, seuls 9% des jeunes se disent prêts à rester fidèles à un seul employeur.
Avantage 1: accumulation des connaissances
Le principal argument en faveur du job hopping est l’accumulation de nouvelles expériences, qui peut constituer un avantage indéniable. En exécutant régulièrement de nouvelles tâches, vous vous découvrirez peut-être des talents cachés. Vous pouvez ainsi toujours continuer d’apprendre, et savoir avec précision ce qui vous plaît et ce qui vous plaît moins. Vous repoussez vos limites et acquérez plus de confiance en vous-même. Votre vaste expérience vous permet également d’être plus facilement embauché.
Conseil: vous ne découvrirez vos qualités et vos défauts qu’en ayant l’opportunité d’exécuter une plus grande diversité de tâches.
Avantage 2: un réseau social élargi
Si vous avez travaillé pour plusieurs entreprises, vous connaissez forcément beaucoup de monde. Ce réseau social étendu peut vous servir d’une manière ou d’une autre dans le futur. Pour acquérir une clientèle, développer des opportunités de vente ou peut-être – si vos contacts ont également travaillé pour plusieurs employeurs différents – monter un échelon professionnel.
Conseil: demandez-vous avant votre entretien d’embauche lesquels de vos contacts pourraient être utiles à un éventuel nouvel employeur.
Avantage 3: augmentation salariale
Vous ne changez peut-être d’emploi qu’à condition d’y gagner quelque chose : une ambiance de travail plus détendue, plus de responsabilités, un contenu plus intéressant ou un lieu de travail plus proche du domicile. Tous ces éléments peuvent peser dans la balance, mais souvent, l’aspect financier reste déterminant. Votre nouvelle fonction est une promesse de revenus supérieurs ou d’avantages extralégaux.
Conseil: ne comparez pas seulement votre salaire net mais tenez également compte d’avantages tels que la voiture de société, les chèques-repas, les frais de téléphone, l’assurance de groupe, etc.
Inconvénient 1: image de versatilité et d’infidélité
Certains recruteurs ne sont pas particulièrement emballés lorsqu’ils parcourent le CV d’un job hopper. Les entreprises investissent souvent beaucoup dans un nouveau salarié, et elles n’espèrent évidemment pas le voir quitter son emploi au bout d’une année. Si vous êtes un adepte du job hopping, vos futurs employeurs pourraient vous voir comme un employé instable et peu loyal.
Conseil: préparez-vous à votre entretien d’embauche, sachez justifier chacun de vos changements d’emploi. Si vous êtes en mesure de fournir les références de vos précédents employeurs, ceci démontrera au moins que vous n’êtes pas parti en claquant la porte.
Inconvénient 2: pas d’accès aux fonctions supérieures
Si vous ambitionnez d’occuper un poste élevé au sein d’une entreprise, vous ne l’atteindrez pas facilement si vous êtes un adepte du job hopping. Pour atteindre le sommet, il faut en effet connaître parfaitement l’entreprise, et cette expérience et ces connaissances ne peuvent être acquises qu’à la condition de rester longtemps à son service. Ceci est d’ailleurs démontré par une étude de Monika Hamori, professeur de gestion des ressources humaines à l’IE Business School de Madrid. Cette étude a conclu que les 1.000 CEO des plus grandes sociétés américaines et européennes avaient travaillé en moyenne pour seulement trois entreprises au cours de leur carrière.
Conseil: si vous avez des ambitions, mieux vaut rester plus longtemps auprès du même employeur, quitte à changer régulièrement de poste en interne. Vous pouvez vous porter candidat pour une autre fonction, dans un autre département, voire même un autre pays.
Inconvénient 3: pension
Le job hopper devra être particulièrement attentif à la gestion du deuxième pilier de sa pension, la pension d’entreprise. Il est en effet toujours possible de transférer le capital accumulé au sein de la nouvelle assurance de groupe ou du nouveau fonds de pension, mais si vous ne l’avez jamais demandé, vous pourriez vous retrouver, en fin de carrière, à la tête de plusieurs assurances de groupe et/ou fonds de pension différents. Pour vous permettre d’y voir plus clair, l’administration a créé en janvier dernier une banque de données des pensions complémentaires, où les assureurs et fonds de pension sont tenus de mentionner tous les contrats de deuxième pilier. Pour cela, ils disposent cependant d’un délai (jusqu’à la fin de l’année). Actuellement, le registre n’est donc pas encore complet, mais l’objectif de cette initiative est de retrouver les assurances de groupe et/ou fonds de pension dormants.
Conseil: les job hoppers devront se montrer proactifs en matière de planification de leur pension d’entreprises. Lors du transfert du capital de l’ancien au nouvel employeur – plus généreux -, ils peuvent choisir de compléter l’ancien capital pour revenir au niveau du nouvel employeur.