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LinkedIn, le réseau incontournable pour gérer sa carrière

Près de la moitié de la population active belge dispose d’un profil LinkedIn. L’étoffer et le customiser, c’est la meilleure manière de se faire un jour approcher par un chasseur de têtes. Si la perspective d’une hausse salariale constitue bien sûr une motivation, c’est loin d’être la seule. Témoignages et conseils.
©ISTOCK

Fin 2014, le plus grand réseau social professionnel du monde a dépassé le cap des 2 millions de membres en Belgique. Cela signifie que près de la moitié de la population belge active professionnellement, dispose d’un profil sur LinkedIn (45%). "La majorité de ces 45% sont des décisionnaires", précise LinkedIn. En outre, les Belges sont dans le top 10 mondial des personnes les plus actives et les plus engagées, révèlent leurs statistiques.

Selon une enquête réalisée auprès de 200 responsables RH Belges, par Robert Half, société spécialisée en recrutement, ils sont plus d’un tiers (37%) à avoir déjà recruté des candidats avec succès via LinkedIn. Ce réseau social est un outil qui fait désormais partie intégrante du processus de recrutement en Belgique. Vous souhaitez booster votre carrière et la gérer activement? Ces témoignages devraient vous convaincre de l’utilité du réseau lorsqu’on en fait bon usage.

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Témoignages de candidats

Candide (30 ans), manager et chef de produit (domotique)

Êtes-vous fréquemment contactée par des recruteurs?

Depuis que je suis présente sur Linkedin, j’ai déjà été approchée 4 ou 5 fois par différents chasseurs de têtes. J’ai chaque fois donné suite à leurs propositions, mais je n’ai finalement toujours pas changé d’emploi.

Pourquoi?

Les raisons sont multiples: soit le job proposé ne correspondait pas à mes attentes, soit c’est moi qui ne correspondais finalement pas à 100% au profil recherché, soit je ne souhaitais pas déménager. Un jour, j’ai également refusé une offre car mon employeur m’avait entre-temps proposé de nouvelles opportunités de développement, et celles-ci m’intéressaient nettement plus que le nouveau job potentiel.

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Comment pourrait-on dès lors vous convaincre de changer de job?

©IMAGEGLOBE

J’ai besoin que l’on me propose de véritables challenges à relever. Vous savez ce que vous quittez mais vous ne savez pas ce que vous gagnez en retour…

Un salaire plus élevé n’est-il pas un argument suffisant?

Non! J’ai signalé à mon supérieur que j’avais été approchée par notre plus gros client. Cette petite remarque m’a permis d’obtenir une augmentation brute de 8%. Et elle sera doublée si j’atteins mes nouveaux objectifs.

Restez-vous malgré tout active sur LinkedIn?

Oui car à 30 ans, je veux rester ouverte à toute nouvelle opportunité qui pourrait s’offrir à moi. En pratique, je me connecte au moins une fois par semaine. J’en profite pour regarder les actualités des autres, faire ma propre publicité (notamment en publiant une vidéo où j’ai été interviewée), etc.

Maxime (24 ans), responsable produit et marketing (agro-alimentaire)

Racontez-nous vos premiers pas sur LinkedIn?

Quand j’ai terminé mes études et que j’étais disponible sur le marché de l’emploi, j’ai créé un profil comme à peu près tous les jeunes diplômés. J’ai profité d’un stage pour ajouter mes premières relations professionnelles afin de garder contact. J’avoue qu’au début, je me connectais une fois tous les 15 jours, histoire d’accepter l’une ou l’autre nouvelle invitation.

Votre utilisation du réseau a-t-elle évolué?

Quand j’ai été engagé dans la multinationale pour laquelle je travaille encore aujourd’hui, je suis devenu nettement plus actif. J’ai continué à rajouter des collègues à ma liste de contacts, je suis de près leur évolution de carrière et je vais voir ce qu’ils partagent comme informations. Et plus j’ajoutais des personnes qui avaient nettement plus d’expérience professionnelle que moi, plus j’ai eu des demandes de contacts.

Ces demandes émanaient-elles de chasseurs de têtes?

Oui, plusieurs fois. Certains m’ont même directement envoyé un message plutôt qu’une demande de contact. Ils me demandaient si j’étais à la recherche des nouvelles opportunités de carrière. Il s’agissait souvent d’un mail standard auquel je ne donnais jamais suite. Puis, il y a un mois, j’ai été contacté par téléphone grâce à la publication de mon numéro sur mon profil. On m’a posé un tas de questions pour voir si je correspondais bien au profil recherché et on m’a ensuite proposé de passer un entretien d’embauche classique. Résultat: je suis en préavis et je change d’employeur prochainement.

Vous avez été motivé par une augmentation salariale?

C’est sûr que c’est toujours agréable de voir son salaire brut augmenter de 10 à 15%. Mais ce qui m’a vraiment motivé à changer, c’est le contenu du nouveau job que l’on m’a proposé. Cela répondait parfaitement à mes attentes. Je n’ai donc vraiment pas hésité à faire le saut.

Témoignage de recruteuse

Laurence Leleux, executive researcher Mercuri Urval

Où "chassez-vous"?

Nous effectuons les recherches du candidat idéal dans une base de données qui nous est propre mais aussi au travers de LinkedIn.

Comment se passent les recherches sur ce réseau?

Nous effectuons d’abord un travail préparatoire: un mapping des sociétés. Avant d’aller sur LinkedIn, on scrute les sociétés qui nous intéressent et, dans celles-ci, on identifie les personnes qui pourraient convenir. Ensuite, on les contacte grâce à LinkedIn.

Nous pouvons aussi nous rendre directement sur LinkedIn et faire une recherche par mots-clés. Si nous devons recruter un informaticien, il s’agira par exemple de "Java" et "programmeur". Si nous avons besoin d’un responsable financier, ce sera plutôt "corporate", "managérial", "finance", "Solvay", "management", etc.

Comment entrez-vous concrètement en contact avec un candidat potentiel?

©Tine

De la manière la plus classique qui soit, en lui envoyant un message via la fonction InMail.

Et ça fonctionne bien?

La plupart des candidats contactés nous répondent positivement. Nous avons un très haut taux de réponse car nous évitions le mass mailing. Comme nous ciblons avec précision le candidat à atteindre, celui-ci reçoit un mail personnalisé.

Comment se déroule la suite?

Nous échangeons par téléphone. Cette étape nous permet de vérifier des critères formels: on s’assure surtout que la fonction proposée est intéressante aux yeux du candidat. Pour vérifier si ce candidat répond bien au profil recherché, on lui demande également ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas, ce qu’il recherche dans un job, on se renseigne sur son niveau en langues, sur son salaire, les résultats qu’il a accomplis.

Ce candidat dispose-t-il d’un fort pouvoir de négociation salariale?

Honnêtement, celui qui pense avoir tous les droits quand il est approché, est mal parti! C’est un comportement que l’on observe surtout dans les jeunes générations. Or, la personne qui est approchée ne peut pas vraiment se positionner différemment d’un candidat qui a postulé de façon "normale". Une fois que le candidat approché accepte de rentrer dans le processus de recrutement, celui-ci se déroule de façon tout à fait classique.

LinkedIn, c’est définitivement "the place to be?"

Depuis 2001, notre métier a énormément évolué. Avant, on plaçait une annonce, on recevait des centaines de réponses, on gardait quelques candidats, puis on leur faisait passer un entretien et une évaluation décisifs.

Aujourd’hui, on n’a plus suffisamment de réponses. Il y a moins de candidats car on nous demande de recruter des profils de plus en plus pointus. Nous ne pouvons plus nous contenter de job board comme Stepstone, Références ou Jobat. Nous sommes donc contraints d’approcher de plus en plus de candidats via LinkedIn, entre autres. Vu les bons résultats qu’il donne, ce réseau professionnel est effectivement devenu une plateforme incontournable.

[Suivez Caroline Sury sur Twitter en cliquant ici]

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