(mon argent/l'écho) - Les discussions budgétaires n'ont pas encore commencé que, déjà, les idées circulent dans les cercles gouvernementaux sur les mesures envisageables pour tenir le cap d'un surplus de 0,3 % en 2009. Il faudra un sacré coup de gouvernail car, à politique inchangée, il manquerait de 4 à 5 milliards…
Le gouvernement relativise l'ampleur du trou. Les projections sont, en effet, basées sur une prudentissime croissance des recettes fiscales, bien en-deça des chiffres, pourtant pas fameux, de l'année en cours. Tabler sur 1 ou 2 milliards de plus ne relève donc pas de l'excès d'optimisme.
Cela fait quand même une coquette somme à trouver. Par quels moyens? Officiellement, aucune discussion n'a encore été ouverte au sein du gouvernement. Officieusement, les uns et les autres fourbissent leurs armes.
Mesures d'économie
- Une idée en vogue à l'Open VLD et à la FEB serait de réduire le nombre de fonctionnaires. Par exemple en ne remplaçant qu'un départ naturel sur trois. Cela dit, le Fédéral n'emploie que 22 % des fonctionnaires du pays et, parmi ceux-ci, à peine 4,4 % partiront à la retraite d'ici 2011. Pas de quoi dégager de copieuses marges.
- Une autre piste serait de revoir le traitement fiscal des cartes-essence liées à des voitures de société. Elles ne seraient plus déductibles à 100% mais seulement de 60 à 90 % comme les voitures (selon leurs émissions polluantes). Cela rapporterait de 300 à 400 millions.
- L'idée d'augmenter la part privée des voitures de société et de considérer le GSM payé par l'employeur comme un avantage en nature est aussi étudiée.
- Enfin, Etienne de Callataÿ prône la taxation des revenus immobiliers sur les loyers réels plutôt sur le revenu cadastral. "En parallèle, les propriétaires pourraient déduire certains frais d'entretien et d'aménagement, précise-t-on. Cela réduirait le travail au noir."
Du côté social, c'est plutôt les soins de santé qui seraient dans le collimateur. La norme de croissance de 4,5 % est certes bétonnée mais une part accrue ne serait pas dépensée. Le secteur du médicament serait sans doute le premier visé.
Dérapage en 2008
Le ministre des Finances Didier Reynders l'a admis: la Belgique se dirige vers un déficit de 0,2 ou 0,3 % du PIB, au lieu de l'équilibre annoncé.
L'exercice 2008 pâtit de la faible conjoncture, qui contracte les recettes fiscales, en particulier la TVA. Reynders ne pense toutefois pas que le trou ira jusqu'à 1,1 milliard, comme le prévoit son administration, grâce notamment à une reprise des versements anticipés. Mais, au vu du ralentissement de la consommation, la TVA ne devrait effectivement pas avoir le rendement escompté.
Déçu de l'absence d'avancées institutionnelles, le gouvernement flamand refuse l'effort budgétaire de 400 millions, promis en mars.
Malgré cette accumulation, le Premier ministre estime que la question d'un nouveau contrôle budgétaire ne se pose pas encore. Et son parti demeure résolument opposé aux mesures one-shot (ventes de bâtiments..) pour équilibrer le budget 2008.