Avant de vous lancer, faites au moins une fois une expérience. Louez un camping-car pour un (long) week-end ou une semaine de vacances. Car voyager avec une "maison sur roues" n’a rien à voir avec planter sa tente ou tirer sa caravane. Et il faut s’y prendre à temps car cette formule est apparemment très à la mode. Les ventes de caravanes et de camping-cars atteignent des niveaux record en Belgique cette année. Quelque 10.000 camping-cars devraient être livrés, selon les chiffres de la Belgian Caravan-Camping and Motorhome Association (BCCMA).
Louer ou acheter?
En basse saison, la location d’un camping-car pour quatre personnes coûte entre 500 et 600 euros par semaine. En moyenne saison (mai, juin ou septembre), la note sera de 700 ou 800 euros, et en haute saison, vous devrez débourser entre 1.200 et 1.400 euros par semaine. Au début et à la fin des vacances d’été, les prix ont tendance à baisser. "Nous avons loué un camping-car deux années de suite pour être certains. Mais le coût d’une location étant assez élevé, on trouvait qu’il valait mieux acheter le plus vite possible. D’autant qu’on projetait de l’utiliser plusieurs fois par an et de le prêter aux enfants, mais en définitive, seule une des autres familles a accroché, racontent Stéphane et Sophie. Pour bénéficier du meilleur prix, nous avons acheté en fin de saison (octobre) et pris un véhicule de stock".
Il existe grosso modo quatre catégories de camping-cars. Les plus petits modèles ressemblent à des camionnettes et sont généralement prévus pour deux personnes. "Ces camping-cars très à la
mode depuis 2 ou 3 ans sont en fait des fourgons aménagés. Des châssis de Fiat Ducato (80% du marché), de Ford Transit ou de Renault Master, en version allongée (6 mètres), dont le dessus est aménagé par des équipementiers spécialisés (Hymer, Adria, Trigano…)", explique un adepte.
Le prix de base d’un véhicule neuf de ce type est de 40.000 euros minimum. Pour un modèle avec alcôve — extension en hauteur équipée d’un lit —, comptez un supplément de 3.000 euros, moyennant lequel il sera possible de voyager à quatre. "Ces petits vans offrent plus de liberté que les plus grands véhicules. Il est même possible de renoncer à votre voiture en l’utilisant pour vos déplacements habituels", explique Guy Schoeters, spécialiste et consultant de l’association flamande des campeurs Pasar. De fait, Stéphane qui effectue quelques déplacements urbains avec son véhicule confirme: "l’énorme succès de ces petits camping-cars, s’explique par le fait qu’ils sont passe-partout et se garent assez aisément en ville (ils débordent à peine des emplacements de parking)".
Pour les modèles "intégraux" — dont la cabine est entièrement intégrée dans la carrosserie les prix commencent à 55.000 euros. Et entre les deux en termes de prix et de taille se situent les modèles "semi-intégraux" ou "profilés". Il s’agit de prix de base. "Tous les véhicules sont complètement équipés pour voyager, explique Diederik De Waele de Vanomobil. La plupart des clients n’ajoutent que quelques accessoires, par exemple un auvent ou un porte-vélos, mais cela peut augmenter le prix de 5.000 à 10.000 euros".
Le prix des modèles intégraux avec davantage d’options et des finitions de luxe, sera à l’avenant. Il n’est pas rare d’en trouver à plus de 120.000 euros.
Mais on en profitera longtemps. Car même en cas d’usage intensif deux grands voyages et quelques week-ends d’escapade par an -, après dix ans, le camping-car n’affichera que 120.000 kilomètres au compteur.
D’occasion?
Le prix d’un camping-car d’occasion dépendra, comme celui d’une voiture, de l’âge, du nombre de kilomètres et des équipements/accessoires. Les loueurs vendent régulièrement leurs mobiles homes après quelques années passées dans le circuit de location, et il est possible de faire de bonnes affaires. "S’il est facile de vérifier l’état de l’habitacle, il peut être utile de demander à un garagiste d’examiner les aspects techniques", explique le spécialiste de l’association Pasar.
Les coûts
Lorsque le véhicule n’est pas utilisé, la majorité des propriétaires le mettent à l’abri dans un endroit fermé. Un garage ou une place dans un entrepôt de stockage spécialisé. Comptez environ 500 euros par an pour un parking (+ 100 à 200 euros selon la longueur du véhicule). "L’inconvénient, c’est qu’il faut chaque fois prendre rendez-vous pour aller le garer ou le rechercher le camping-car", souligne Guy Schoeters.
L’assurance d’un camping-car est moins chère que celle d’une voiture de prix comparable. "Une assurance omnium pour un mobile-home de 50.000 euros coûte environ 750 euros par an", indique De Waele. Pour son petit camping-car sous omnium, Stéphane paie une prime annuelle d’environ 1.000 euros, et il conseille de s’adresser à des assureurs spécialisés.
Il n’y a pas de taxe de mise en circulation à payer (TMC). Seule la taxe de circulation annuelle est due. Elle est fixée à 132 euros pour un véhicule dont le poids se situe entre 1.500 et 3.500 kg, à 145 euros jusqu’à 8 tonnes, et à 185 euros jusqu’à 11 tonnes.
Enfin un camping-car doit par contre être présenté chaque année au contrôle technique. La première fois, ce contrôle est très complet et le véhicule est notamment pesé. Après, il sera plus limité. Coût: 35 à 60 euros.
S’il est important de faire contrôler le poids du camping-car, c’est parce que la limite pour rouler avec un permis B est fixée à 3.500 kg. Au-delà, il faut disposer d’un permis C.
Un camping-car, qu’il ait été acheté neuf ou d’occasion devra donc être agréé et pesé. Il devra être présenté au contrôle technique avec ses réservoirs de carburant et d’eau remplis à 90%. Après la pesée, on ajoutera encore 75kg (marge pour les passages et les bagages). "Il est important d’assister au contrôle, explique Guy Schoeters. L’habitacle n’est en effet pas contrôlé. Or, certains vendeurs retirent des équipements pour alléger le poids du véhicule…". L’expérience a montré que de nombreux mobiles homes étaient trop lourdement chargés pour prendre la route, et donc dangereux.
L’entretien peut être fait par votre garagiste habituel. "Je fais contrôler mon véhicule deux fois par an, explique Guy Schoeters. Une fois avant de partir en voyage, et une fois avant mon passage au contrôle technique. Comptez aussi quelques dizaines d’euros par an pour de petites réparations à l’habitacle à faire effectuer par le dealer: pompe, porte d’armoire, etc".
Lorsque vous prenez la route, sachez que les frais de péage ou de ferry sont beaucoup plus élevés que pour les voitures classiques, en particulier pour les véhicules de grande taille.
La consommation d’un camping-car tourne autour de 8 litres aux 100 km, un van avec alcôve monte rapidement à 10 litres et un intégral peut monter jusqu’à 12 litres. "Mais à 120 km/h, il consommera deux à trois litres en plus", explique Diederik De Waele.
Le coût des voyages dépendra de l’endroit où vous décidez de passer la nuit (lire encadré ci-dessous).
En pratique
Où peut-on s’arrêter pour la nuit?
1 N’importe où, mais à ses risques et périls et sachant qu’en réalité, c’est souvent interdit par les règlements communaux.
2 Dans une propriété privée. "En France, via le réseau d’accueil des camping-cars France Passion, des agriculteurs et vignerons offrent le ‘parking’gratuit pour une ou deux nuits. Ils ne proposent aucun service. Il n’est pas obligatoire d’acheter leurs produits… mais il n’est jamais interdit de (se) faire plaisir…", selon l’expérience de Stéphane.
3 Les aires de stationnement réservées aux camping-cars ont l’avantage d’être plus ou moins sécurisées. "Attention l’offre et la qualité varient fortement d’une région à l’autre. En France, si la Bretagne et la Normandie sont accueillantes, dans le sud, c’est autre chose… Dans certains coins, ce sont des petites parcelles fleuries, ailleurs, des terrains vagues à peine entretenus", raconte le camping-cariste.
Ces sites fournissent l’eau et une possibilité de vidange, gratuitement ou pour quelques euros, pour une ou deux nuits. Pas de réservation possible. Paiement en général assez informel/aléatoire: à la mairie, au préposé qui passe le matin.
4 Le camping: emplacement, branchements divers, accès aux infrastructures (piscine, sanitaires, etc.): "En général, nous payons 15 à 20 euros par nuit pour 2 personnes et un animal domestique", indique Stéphane. Les prix varient évidemment selon la saison…