Morning comment

Wall Street était tiraillée, mardi, entre de bonnes nouvelles économiques aux Etats-Unis et l’escalade des tensions dans la crise ukrainienne après l’adoption de nouvelles sanctions contre Moscou, tant en Europe qu’aux Etats-Unis.

Les indices ont donc longtemps oscillé entre le rouge et le vert: si le Dow Jones a reculé de 0,40%, ou 67,20 points, à 16.915,39 points, le Nasdaq a résisté, sauvant longtemps sa mise avant de terminer de justesse en retrait de 2,21 points  (-0,05%) à 4.442,70 points. L’indice Standard & Poor’s 500 a cédé aussi 8,96 points (-0,45%) à 1.969,95 points.

Wall Street, en fait, craignait surtout l’impact économique, en zone euro notamment, des mesures décidées contre la Russie par l'Europe et les Etats Unis et leurs conséquences éventuelles sur les prix de l’énergie puisque 30% des importations européennes de gaz et de pétrole proviennent de Russie.

Le regain de vigueur compensant ce défaitisme, on le devait au moral des ménages américains qui a bondi de façon spectaculaire en juillet, selon un indice du Conference Board; les prix des logements ont aussi légèrement augmenté en mai.

Aux valeurs,

• L'action Merck gagne quelque 1,5% ; le numéro deux américain du secteur pharmaceutique a également battu le consensus, les ventes de ses nouveaux médicaments ayant en grande partie compensé le repli de ses produits plus anciens concurrencés par les génériques.

• UPS voit en revanche son titre baisser de plus de 3%, le numéro un mondial de la messagerie ayant publié un bénéfice en forte baisse au titre du deuxième trimestre, du fait d'une charge liée aux retraites de ses salariés américains, et réduit ses prévisions pour l'ensemble de l'année.

• Toujours du côté des baisses, l'action Herbalife plongeait de plus de 9% à la suite de l'annonce faite lundi par le fabricant de compléments alimentaires, accusé par certains actionnaires d'avoir mis en place un système de ventes pyramidales, d'un bénéfice trimestriel en recul plus marqué que prévu et d'une révision à la baisse de ses prévisions de vente annuelles.

• Le titre El Pollo Loco cède près de 7% après avoir bondi de quelque 130% au cours de ses deux premières journées de cotation, vendredi et lundi.

A Bruxelles

L’indice Bel20 a clôturé en baisse de 0,23% à 3.155,16 points, emporté par la claque boursière subie par Ageas. Sa cotation a été suspendue, le temps pour le marché de prendre connaissance d’un jugement rendu en appel dans le dossier Fortis. En substance, si la Cour d’appel ne remet pas en question la vente des entités néerlandaises de Fortis en 2008, elle estime cependant que Fortis n’a pas communiqué correctement à ce propos. En conséquence, la Cour a estimé que Fortis devait indemniser les dommages subis par les actionnaires. "L’impact potentiel pourrait être lourd", ont commenté les analystes de l’Investisseur, qui ont réduit leur conseil à ‘conserver’. Au moment de sa suspension, le titre se négociait à 30,09 euros. Il aura finalement cédé 7,58%, après avoir enfoncé un plus bas en séance de 24,50 euros (-18,54%). L’arrivée, vers 15h30, de quelques très gros ordres en provenance d’investisseurs institutionnels, jugeant sans doute le niveau de l’action attractif, a permis au titre de réduire ses pertes. Les volumes ont été particulièrement nourris, plus de cinq fois la moyenne quotidienne de ces derniers mois.

Séance gagnante par contre pour les sicafis Cofinimmo (+ 0,54%) et Befimmo (+ 1,23%) qui ont profité de l’annonce du rapprochement de Klépierre et de Corio. Cette opération a dopé le secteur en Europe.

Toujours dans le secteur immobilier, la sicafi Intervest Office & Warehouses a lancé un avertissement sur son dividende pour la deuxième année consécutive. Pour 2014, le dividende devrait être compris entre 1,33 euro et 1,42 euro, une réduction de 7 à 13%. En 2013, Intervest avait déjà dû réduire le dividende à 1,53 euro brut contre 1,76 brut. L’action a perdu 2%.

Confirmation par contre pour la sicafi Vastned Retail Belgium (-2,62%), qui a enregistré un résultat net de 6,7 millions d’euros pour le premier semestre 2014. Elle estime pouvoir offrir cette année un dividende brut par action de 2,63 à 2,73 euros (contre 2,65 euros pour 2013).

En Europe

Plusieurs résultats positifs d’entreprises ont soutenu la tendance en Europe. Renault, par contre, a fini lanterne rouge à Paris, sanctionné pour un ‘free cash-flow’ décevant.

Ceci dit, les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, des résultats d’entreprise jugés positifs — comme ceux de GKN ou d’Orange — ayant relégué au second plan les risques que comporte pour la région le durcissement des sanctions prises à l’égard de la Russie en raison de son rôle supposé dans la crise ukrainienne. "On comprend pourquoi l’élan du marché actions reste soutenu malgré les risques géopolitiques. C’est le fait de résultats meilleurs que prévu", a déclaré Michael Jarman, chargé de la stratégie actions auprès du broker H2O Markets.

L’indice DJ Stoxx 600 a terminé sur un gain de 0,27%. Le Footsie britannique a pris 0,29% et le Dax allemand 0,58%, tandis que l’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,6% et le FTSEurofirst 300 de 0,26%.

GKN a affiché la plus forte hausse de l’indice Stoxx 600, avec un bond de 6,67%, après que le groupe d’ingénierie britannique ait dégagé un bénéfice semestriel supérieur aux attentes grâce notamment à sa division équipements automobiles.

Orange a engrangé 1,82%. L’opérateur télécoms français a réussi à stabiliser sa marge brute d’exploitation au premier semestre grâce à une réduction de ses coûts, ce qui lui a permis de compenser en partie la baisse des ventes, notamment en France, où le marché des télécoms reste très concurrentiel. "Les résultats sont en ligne, voire légèrement meilleurs qu’attendu", a ainsi commenté un analyste parisien.

Toujours à Paris, Renault a signé la plus forte baisse du CAC 40 (-4,63% à 66,28 euros) après ses résultats. Le constructeur, qui avait réalisé en 2013 un bénéfice particulièrement bas à 39 millions d’euros, en partie en raison de l’arrêt de ses activités en Iran, a retrouvé au premier semestre 2014 un bénéfice plus habituel, de 749 millions d’euros. Il était de 746 millions au premier semestre 2012. Renault a confirmé ainsi ses objectifs pour 2014, et vise, sans la chiffrer, une nouvelle augmentation de son chiffre d’affaires à change constant. En revanche, la trésorerie opérationnelle ("free cash flow") de l’activité automobile est négative de 360 millions au premier semestre (-31 millions au premier semestre 2013), L’importante baisse de cet indicateur très suivi dans l’automobile a déçu les investisseurs.

A l’agenda de ce mercredi 30 juillet

ECONOMIE-FINANCE

Japon

-Production industrielle / juin

Z0ne euro

- 11h00 Indices du climat des affaires et du sentiment économique / juillet

Allemagne

- 14h Inflation (1ère estimation) / juillet

Etats-Unis

- 14h15 Enquête emploi ADP / juillet

- 14h30 PIB (1ère estimation) / T2

- Fin de la réunion du FOMC de la Réserve fédérale, communiqué à 20h00

Belgique

- indice des prix à la consommation

ENTREPRISES

Belgique

- UCB : résultats semestriels ; 7h

- Melexis : résultats trimestriels ; 7h

- Sucraf : assemblée générale extraordinaire

- Rentabiliweb : résultats semestriels

- Financiere de Tubize : résultats semestriels, après Bourse.

Allemagne

- Bayer / résultats T2 n Infineon Technologies / résultats T3 n MAN / résultats T2

Royaume-Uni

- Barclays / résultats semestriels

Italie

- Fiat / résultats T2 n Finmeccanica / résultats T2

Espagne

- BBVA / résultats T2

Suisse

- Holcim / résultats T2 n Clariant / résultats S1

Etats-Unis

- Goodyear / résultats T2 (avant Bourse)