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Wall Street limite sa baisse malgré des chiffres du chômage décevants

Déjà peu enclines à l'optimisme, les Bourses européennes ont courbé l'échine devant les statistiques américaines offertes peu avant l'ouverture de Wall Street.

Les nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont grimpé lors de la semaine achevée le 20 février à leur plus haut niveau depuis novembre, selon des chiffres publiés jeudi par le département du Travail, alors que les analystes attendaient une baisse. En données corrigées des variations saisonnières, ces demandes d'allocations chômage ont bondi à 496.000, contre 474.000 (chiffre révisé) une semaine auparavant. C'est la deuxième semaine consécutive de forte hausse, alors que ces deux fois-là, les analystes tablaient sur une baisse.

Même inquiétude sur le front industriel. Si l'on exclut le secteur des transports, soumis à des variations fortes d'un mois sur l'autre en fonction justement des aléas liés aux commandes d'avions, les commandes de biens durables ont reculé de 0,6% en janvier, leur premier recul depuis octobre (-0,5%).

L'ouverture de Wall Street n'a rien arrangé au moral des investisseurs. En forte baisse, la Bourse de New York a poussé les indices européens dans le rouge.

A Bruxelles, l’indice Bel 20 a également creusé ses pertes, et a perdu 1,36%à 2.514,94 points malgré le bond de Telenet (+4,17% à 21,61 euros). L'opérateur a dépassé les attentes dans ses résultats au quatrième trimestre présentés la veille après la clôture. Sa position de cash flow lui permet de proposer 2,23 euros par action aux investisseurs contre 0,5 l'année passée. Une distribution qui, sous réserve d'un vote en assemblée, se fera sous la forme d'une réduction de capital. Notons également la vaillante résistance des valeurs défensives que sont Belgacom (1,21% à 26,72 euros) et Mobistar (+0,33% à 43,14 euros). Les télécoms européens limitent considérablement leurs pertes relativement aux autres secteurs.

Les financières ont été à la peine. Dexia (-1,98% à 3,95 euros) a présenté la veille des résultats au quatrième trimestre en-dessous des attentes des analystes. Dexia va en outre présenter un programme de distribution  de dividende de 35% de ses profits sous forme d'actions. KBW a réduit son objectif de cours sur la valeur à 3,90 euros contre 4,40 euros avant. L'avis reste à "sous performance". Credit Suisse a quant à lui dégradé sa recommandation à "sous performance" contre "neutre" auparavant.

Hors Bel 20, on retiendra la hausse de Sipef (+4,31% à 40,68 euros), après deux séances de baisse. Le propriétaire de plantations d'huile de palme en Indonésie et en Papouasie Nouvelle Guinée a annoncé un résultat net, part du groupe, de 60,17 millions de dollars, en hausse de 2,4% comparé à 2008. Une augmentation de la production et une baisse des coûts ont compensé la chute des prix de l'huile de palme. Sipef compte augmenter son dividende de 38% à 1,10 euro par action. Notons encore le petit rebond de Zetes, en hausse de 0,79% après la perte de 4,15% la veille. A l'inverse, les investisseurs n'ont pas apprécié les résultats de Nyrstar, qui a perdu 5,06% à 9,38 euros. Le producteur de zinc a pourtant dégagé un résultat net de 10 millions d'euros en 2009 contre une perte de 595 millions d'euros un an plus tôt. "Une performance financière solide dans des conditions très concurrentielles", souligne Filip De Pauw, analyste chez ING Wholesale Banking, qui recommande l'action à l'"achat".

Outre des statistiques américaines décevantes, les craintes quant à une nouvelle dégradation de la note de la dette souveraine de la Grèce ont plombé des marchés qui ne sont pas parvenus à bénéficier des bons résultats d'entreprises, à l'instar de ceux publiés par Royal Bank of Scotland ou encore France Télécom.

L’agence internationale de notation financière Moody's a prévenu ce jeudi que la note de la Grèce pourrait être abaissée d’ici un mois si le pays n’atteignait pas les objectifs du plan de réduction des déficits. Hier mercredi, c’était au tour de l’agence S&P de menacer d'un geste similaire "d'ici un mois", en raison des dangers qui pèsent sur l'économie du pays. "De notre point de vue, un abaissement supplémentaire (de la note) de un ou deux crans, est possible d'ici un mois", indique un analyste de l'agence de notation, Marko Mrsnik, cité dans un communiqué. S&P's avait déjà abaissé en décembre dernier la note de la dette souveraine à long terme de la Grèce de A- à BBB+. Une nouvelle dégradation pourrait faire passer la Grèce dans la catégorie des investissements dits spéculatifs, ou plus risqués.

Ce nouvel accès de fièvre n'a pas manqué d'affaiblir encore l'euro. La devise européenne est passée en-dessous de 1,35 dollar, atteignant un plus bas d'un an.

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