Se retrousser les manches pour promouvoir Bruxelles
Dans certains domaines, nous avons perdu, et malheureusement beauoup perdu. Je pense, notamment, à certains chiffres de l'horeca où s'est clairement opéré un transfert d'activités de Bruxelles vers les deux Brabant.
Dans une récente carte blanche*, je m’efforçais d’expliquer que les navetteurs constituent en réalité une formidable opportunité pour Bruxelles. Et non pas une charge, comme certains le croient trop souvent.
Une opportunité sous-exploitée en raison, notamment, de problèmes de mobilité qui ne sont pas pris à bras-le-corps. Ainsi, de bonnes décisions ont été prises voici de très nombreuses années et commencent à peine à être mises en œuvre: la création d’une Agence régionale de stationnement, de parkings de dissuasion et de systèmes de télé-jalonnement pour ne citer que quelques exemples. Dans tous ces domaines, Bruxelles est largement en dessous de la moyenne et peut faire beaucoup mieux.
Est-ce verser dans le "Brussels bashing" que d’affirmer que Bruxelles est capable de beaucoup mieux, comme un député bourgmestre d’une petite commune de l’Est de Bruxelles (qui n’est pas connue pour sa sympathie à l’égard des entreprises) me le reproche en réaction à ma récente carte blanche?
Je ne le pense pas. Au contraire. À BECI, nous avons été parmi les premiers à dénoncer le bashing dont notre ville-Région faisait l’objet et avons attiré l’attention sur toutes les excellentes nouvelles dont Bruxelles, à juste titre, pouvait se targuer. Ne nous privons pas de propager les bonnes nouvelles. C’était, et cela reste notre message avec notre action: 40 bonnes raisons d’être fiers de Bruxelles.
Nous avons perdu…
Mais l’amour de notre ville-Région ne doit pas nous rendre aveugle à tout le chemin qu’il nous reste à parcourir. Au contraire. Restons lucides. Dans certains domaines, nous avons perdu, et malheureusement beaucoup perdu. Je pense, notamment, à certains chiffres de l’horeca où s’est clairement opéré un transfert d’activités de Bruxelles vers les deux Brabant.
Je me réjouis de la progression d’activités dans les deux Brabant. Mais je regrette que celle-ci résulte d’un détournement d’une partie de la clientèle à Bruxelles, en raison de nouveaux problèmes d’accessibilité. Je le regrette, j’en suis triste. Et le dire, ce n’est pas du bashing.
Oui, il faut se retrousser les manches. Car s’occuper de mobilité à Bruxelles est tout sauf facile, complexité institutionnelle oblige. C’est d’abord une question de santé. Et là aussi, en termes environnementaux, les chiffres bruxellois ne sont pas extraordinaires. Ce n’est pas du bashing de le dire. C’est aussi une question de bien-être, d’attractivité de la ville et de retombées économiques. Beaucoup de ressources sont gaspillées, ne fût-ce qu’en heures perdues dans une ville congestionnée. Là aussi, le score de Bruxelles n’est pas réjouissant. Et ce n’est pas du bashing de le dire.
Quand des chercheurs et des spécialistes se penchent sur notre ville et notre pays et nous comparent à d’autres villes et pays, ce n’est pas pour se livrer à du bashing. Dans certains domaines, nous sommes excellents. Dans d’autres, nous sommes bons. Dans d’autres encore, nous sommes moyens. Et dans certains, nous sommes carrément mauvais.
Le dire et le répéter
Bien sûr, l’on peut discuter des méthodologies, relativiser et remettre en cause les résultats. Mais ne pas prêter attention à ce que les autres voient et disent de nous, ce n’est pas développer une attitude constructive.
Vais-je être accusé de verser dans le bashing si j’affirme que le ranking du World Economic Forum classe la Belgique à la 119e place, sur 140, en termes de charge réglementaire?
Et puis-je aussi ajouter que nous sommes 120e en termes de charge fiscale, selon le rapport de l’ULI (Urban Land Institute)? Oui, il reste du chemin à parcourir! Si on veut vaincre l’immobilisme, il faut oser le dire et le répéter.
Par Olivier Willocx,
Administrateur délégué de BECI
* Bruxelles, c’est 360.000 de touristes par jour, L’Echo 3/11/2016
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