Après quoi Di Rupo court-il?
Saut d’index et pension à 67 ans à la poubelle?
En jurant de ramener à 65 ans l’âge de la pension, en promettant de rétablir l’index si le PS revient au Fédéral, après quoi Elio Di Rupo court-il? Après les sondages, le PTB, ou son propre parti? Un peu les trois, dirons-nous. En enfilant, pour le coup, un joli déguisement de populiste. Di Rupo populiste? Allons donc… Mais voilà, l’homme est aux abois, il change de stratégie. Chute dans les sondages, PTB en verve, désaffection en interne, Di Rupo souffre. Cela dit, en s’attaquant à ces deux symboles, pas sûr qu’il ait adopté la bonne technique. Car les promesses aux électeurs (qui ne retourneront aux urnes que dans 4 ans…) ressemblent à un feu d’artifice. Elles sont scintillantes, bruyantes, font rêver, mais feront flop…
Di Rupo espère-t-il convaincre la FEB d’accélérer les hausses de salaires? Il y a là de quoi rire.
Prenons l’indexation. Techniquement, revenir sur le saut d’index serait difficile à réaliser. Il faudrait offrir un cadeau salarial de 2% à la population. Et pas qu’aux allocataires sociaux… Di Rupo espère-t-il convaincre la FEB d’accélérer les hausses de salaires? Il y a là de quoi rire… À moins que l’État n’ouvre sa bourse pour combler les pertes salariales. Techniquement, en jouant sur les cotisations sociales, c’est possible. Budgétairement, c’est une tout autre histoire…
L’âge de la retraite ensuite. Le recul à 67 ans n’est prévu que pour 2025. Donc, oui, on pourrait tout détricoter. À une condition: que le PS règne en maître absolu sur le pays… Exagéré? Non. Car même en mettant le MR dans l’opposition, en se mettant dans la poche le cdH, Ecolo, le FDF et le PTB (!), il reste les Flamands… Qui y acceptera de supprimer une mesure aussi symbolique? Personne. Sauf à fermer les yeux sur l’image désastreuse que cela donnerait de la gestion publique. Le PS aura beau arguer qu’Outre-Rhin, ils l’ont fait, la Belgique n’est pas l’Allemagne… Et les gouvernements girouettes (surtout fortement endettés), personne n’aime, et surtout pas les investisseurs. Politiquement, Elio Di Rupo vient donc à nouveau de jouer la mauvaise carte. Preuve de plus que l’homme fort du PS s’essouffle? À force de fuites en avant, pas étonnant…
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