Des marchés en mode irrationnel

Journaliste

La BCE s’apprête à rouvrir le robinet monétaire.

Le pompier de service est de retour. Quand la Banque centrale européenne (BCE) revient au cœur de l’actualité, comme ce jeudi, ce n’est pas une bonne nouvelle. L’institution de Francfort est en effet le dernier rempart en cas de crise. On ne sait évidemment pas si une crise économique approche mais on sait que la croissance a bien ralenti ces derniers mois. Mieux vaut anticiper le pire. C’est ce que la BCE a décidé de faire en ouvrant la porte à de nouvelles interventions en faveur de l’économie lors de sa prochaine réunion. Dans la sphère financière, c’est le mois de septembre qui s’annonce le plus chaud cette année.

En pratique, la BCE pourrait baisser un de ses taux directeurs ou encore relancer son programme d’achats d’actifs. À l’annonce d’une telle ouverture du robinet monétaire, les acteurs des marchés ont d’abord applaudi: les actions ont subitement grimpé en Bourse. Chouette, ça va mal; nous allons donc pouvoir bénéficier de conditions financières encore plus favorables grâce à la BCE!

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Artificiellement gonflés par les promesses d’assouplisse-ment monétaire des banques centrales, les marchés ne sont plus rationnels.

Mais un peu plus tard, Mario Draghi, le président de l’institut monétaire, a brossé un tableau moins sombre de la situation: il existerait des poches de résistance dans l’économie. Réaction de dépit immédiate des intervenants des marchés: les cours boursiers sont repartis à la baisse… Comment, la situation ne serait pas si grave que cela? Quoi, nous avions tort d’espérer des liquidités surabondantes?

Ceci démontre qu’actuellement, les marchés ne sont plus rationnels. Ils sont artificiellement gonflés par les promesses d’assouplissement monétaire des banques centrales. Les investisseurs semblent oublier complètement le revers de la médaille: si les banquiers centraux sont à la manœuvre, c’est que l’économie va de moins en moins bien. Les acteurs des marchés feraient mieux de se réjouir que la BCE évoque une certaine résistance de la croissance. Mais quand on est drogué aux liquidités, difficile d’envisager le sevrage…

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