Faut-il légiférer sur le droit à la déconnexion?

Nous sommes tous confrontés à cette nouvelle hyper-connectivité. Entre le téléphone fixe, le smartphone, la tablette et l’ordinateur, quand peut-on encore être seul avec soi-même? Nous ne regardons plus le ciel en marchant, nous avons les yeux rivés sur nos écrans. Le ministre Kris Peeters entend nous aider à reconquérir cette part de liberté mise à mal en instaurant un droit à la déconnexion après les heures de bureau, à l’instar de ce qui existe déjà en France depuis le 1er janvier 2017. Plus exactement, Kris Peeters souhaite obliger l’employeur de se mettre d’accord avec les travailleurs sur un cadre clair.

Certains d’entre nous ont moins besoin d’un droit à la déconnexion que d’une cure de "détox" digitale.

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L’intention est louable. La confusion qui s’installe entre vie professionnelle et vie privée est source de stress et, dans les cas les plus graves, de burn-out. La crainte d’être marginalisé ou d’avoir mauvaise réputation auprès des collègues peut être intériorisée à un point tel que cela devient anxiogène. Ceci étant, le souci légitime de protéger le travailleur ne va pas sans poser un certain nombre de questions.

D’abord, certains emplois nécessitent d’être joignables en permanence. Lorsqu’on travaille à l’international par exemple, il faut tenir compte des décalages horaires. Ensuite, l’interconnectivité permet d’aménager son temps de travail en fonction de contraintes externes. L’essor du télétravail n’y est pas étranger. Négocier un cadre au niveau de l’entreprise représente dès lors la formule la plus souple. Encore faut-il qu’il y ait négociation. En France, un an après, trois quarts des entreprises n’ont toujours pas mis en place de mesures concrètes.

Enfin et plus fondamentalement, le débat sur le droit à la déconnexion nous questionne sur notre rapport aux technologies numériques. L’habitude quasi compulsive de consulter ses mails, de répondre aux SMS ou d’aller voir sa page Facebook est un phénomène de société qui dépasse largement la culture d’entreprise. Certains d’entre nous ont moins besoin d’un droit à la déconnexion que d’une cure de "détox" digitale.

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