En vous souhaitant une bonne rentrée
Par Martin Buxant
Mort aux rats. Il y a des rats et des souris dans certaines classes francophones. Pas sur la terre battue d’écoles situées au cœur de la brousse d’un pays en voie de développement. Non: cela se passe en 2017 en Communauté française – au cœur de la Belgique et de l’Europe. Mais quel est ce pays – quelle est cette Région, quelle est cette Communauté? – qui respecterait aussi peu et aussi mal ses enfants que pour laisser des rongeurs courir là où seuls savoir et apprentissage devraient avoir libre cours? Bienvenue en Belgique. Au-delà du fait divers, dans de nombreuses écoles, le matériel scolaire est – si pas absent — archaïque. Comment espérez-vous faire entrer les petits francophones dans l’ère digitale si un tableau numérique sur deux ne fonctionne pas? Il y a déficience au niveau de l’équipement et il y a pénurie de professeurs.
La récente crise politique a montré combien cette Communauté française n’était qu’une construction fragile.
La ministre de l’Éducation Marie-Martine Schyns l’a dit et – comme on n’attire pas des mouches avec du vinaigre – pour attirer des candidats vers la carrière enseignante, on doit leur offrir deux choses: la stabilité de la profession et un traitement salarial correct. Or dans un cas (le sous-équipement) comme dans l’autre (manque de professeurs), le nerf de la guerre, c’est l’argent. On sait que le pouvoir subsidiant, la Communauté française est exsangue financièrement, incapable, finalement, de délivrer des résultats à hauteur de ce que nous sommes en droit d’attendre en Belgique. 35e dans le dernier classement Pisa, c’est une gifle. Certes, on ne voudrait pas noircir le tableau, tout n’est pas à jeter et le Pacte d’excellence est une bonne initiative – on attend par exemple une réforme rapide des rythmes scolaires, mais, enfin, cela reste largement insuffisant pour former correctement les petits Bruxellois et les petits Wallons. Un autre exemple: le bricolage auquel on assiste en matière d’apprentissage des langues – singulièrement du néerlandais – est ahurissant. N’est-il dès lors pas temps de confier l’Enseignement aux pouvoirs régionaux, des pouvoirs dont on voit distinctement, aujourd’hui, à quel point ils sont sortis renforcés de la dernière réforme de l’État? Eux seuls – finalement – ont la capacité de maîtriser la chaîne de l’éducation et de la formation dans son ensemble, de la mettre en adéquation avec la vie professionnelle et/ou l’enseignement supérieur. On peut se voiler la face encore longtemps mais la récente crise politique a montré combien la Communauté française n’était qu’un artefact, un objet fragile, un assemblage, un objet pas très bien identifié, coûtant des sommes exorbitantes à la collectivité tout en étant assez inefficace. Nos enfants méritent mieux qu’un artefact pour les aider à avancer sur le chemin du futur.