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Il faut entendre le malaise des patrons

©Sofie Van Hoof

Les PME flamandes contre une tripartite.

Près de 70% des patrons de PME flamands sont en faveur d’une coalition qui exclurait les socialistes wallons. Et près de la moitié se dit prête à boycotter la mise en place d’une tripartite traditionnelle (sociaux-chrétiens, socialistes et libéraux) au Fédéral. Bien sûr, ce ne sont pas les organisations patronales qui décident de la composition des gouvernements. Mais franchement, on ne devrait pas tomber des nues du côté francophone. Sous le gouvernement Di Rupo, des chefs d’entreprises du nord du pays ont souvent agité la sonnette d’alarme, et les mots de Luc Bertrand, patron du holding AvH "ce n’est pas du socialisme, c’est du marxisme" n’étaient pas ceux d’un homme isolé. Il y a dans la société flamande la conviction profonde que le gouvernement sortant ne correspondait pas au modèle de société pour lequel ils avaient voté.

Cette fois, les Flamands ne sont plus seuls à penser ainsi. La semaine dernière, les présidents des quatre grandes organisations patronales (FEB, Voka, UWE et Beci) ont réagi de manière très critique au refus du cdH de négocier avec la N-VA. Les responsables économiques demandent que soit mis sur pied un gouvernement qui décide et qui ose pratiquer les nécessaires réformes socio-économiques (fiscale, notamment). Et ils craignent qu’une tripartite traditionnelle ne soit trop encline aux compromis. Il suffit de voir comment les syndicats et le parti socialiste ont accueilli la note sur les pensions, ou de se souvenir que le PS a déjà dit qu’il était prêt à revenir sur la réforme de l’allocation d’attente des jeunes, pour se dire que les craintes du patronat ne sont peut-être pas injustifiées.

Cela fait beaucoup de signes montrant que les patrons souhaitent travailler avec un gouvernement ouvert aux préoccupations des entreprises et à la compétitivité de la Belgique. Un gouvernement disposé à doter le pays d’un cadre clair et sécurisé dès les premiers mois de la législature. Le fossé entre les mondes de l’économie et de la politique est profond. Mais il est urgent que les politiques comprennent que l’économie ne se redressera pas durablement si les entrepreneurs ne se sentent pas en confiance, écoutés et respectés.

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