L'empreinte de la droite

L’accord de Noël du gouvernement Michel.

Le gouvernement de Charles Michel a bouclé hier, juste avant la trêve des confiseurs, une série de décisions importantes (lire en pages 4 et 5). Il était grand temps. Plusieurs dossiers baignaient depuis de trop nombreux mois dans l’incertitude, en particulier le plan stratégique pour la Défense et le sort de la "boîte noire" dans l’horeca.

Ces choix feront grincer des dents à l’heure où certains secteurs sont soumis aux restrictions budgétaires.

Les décisions prises ce mardi viennent confirmer les orientations idéologiques de la "suédoise". Le soutien aux entreprises et l’option sécuritaire sont les socles de cette coalition. L’empreinte d’un gouvernement de droite est nettement perceptible, et assumée, tout juste mâtinée d’un brin de considérations sociales chères au CD&V. Une situation rendue possible par une configuration politique inédite et que la Belgique, davantage habituée aux consensus mous, avait rarement connue. Cela aura frappé les esprits en cette année 2015.

Le premier marqueur du gouvernement Michel est sécuritaire: l’ambition de mobiliser 2.500 policiers de plus sur le terrain et le réinvestissement dans l’armée – pour plus de 9 milliards d’euros! – après des années de disette l’illustrent. Ces choix feront grincer des dents à l’heure où certains secteurs – le rail ou les soins de santé, pour citer deux exemples – sont soumis aux restrictions budgétaires. Ils s’ajoutent aux mesures déjà annoncées après les attentats de Paris et le "lockdown" de Bruxelles, pour 400 millions d’euros supplémentaires: prolongation de la garde à vue, perquisitions possibles 24h/24, déploiement des militaires dans les rues, renforcement du contrôle aux frontières, fin de l’anonymat pour les cartes prépayées…

Le second marqueur de l’exécutif fédéral est la volonté de favoriser les entreprises. La décision prise hier sur les boîtes noires dans l’horeca vise certes à lutter contre la fraude. Mais elle prend soin de ne pas alourdir les charges du secteur et reste accommodante avec les petits établissements. Elle s’inscrit dans la droite ligne de mesures telles que le saut d’index, les réductions de cotisations sociales patronales, le tax shift, les flexi-jobs, etc. Ici aussi des choix orientés dont la pertinence devra se mesurer à l’aune des résultats obtenus: le credo "jobs, jobs, jobs" de Charles Michel devra se concrétiser.

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