L'Europe doit changer de cap

Critique sur les aides aux compagnies aériennes

Comme on pouvait s’y attendre, la Commission européenne a indiqué hier se poser de "sérieuses questions" sur l’aide annuelle de 19 millions (pendant trois ans) que la Belgique a décidé d’octroyer aux compagnies aériennes opérant à Brussels Airport. Certes, elle a le droit de procéder à une analyse mais elle devrait se poser les bonnes questions. L’enjeu n’est pas ici d’autoriser des aides illégales visant à subventionner, à coups de millions et sur une durée illimitée, des opérateurs privés avec comme conséquence de fausser la concurrence.

L’objectif du gouvernement fédéral est d’apporter une aide d’urgence, limitée dans le temps, au secteur aérien belge en difficulté. De plus, il est sérieusement concurrencé par des compagnies asiatiques ou de pays du Golfe persique (Qatar, Emirats arabes unis) qui bénéficient d’argent public dans leur pays. Par ailleurs, il faut aussi tenir compte du système social et fiscal irlandais qui permet à Ryanair de bénéficier de coûts sociaux plus favorables que les compagnies aériennes de l’Europe continentale. L’Europe est d’ailleurs consciente de la situation avantageuse de la compagnie low cost.

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La législation européenne sur les aides d’Etat devient un corset trop étroit pour plusieurs secteurs économiques de l’Europe.

En adoptant une attitude aussi rigoriste à l’égard d’un secteur représentant des milliers d’emplois, l’Europe le fragilise davantage et favorise implicitement ses concurrents extra-européens qui n’observent pas les mêmes règles. Le principe de l’aide d’urgence au secteur aérien belge est une question de priorité nationale. Il revient désormais aux autorités belges de trouver le montage juridique nécessaire, avec des arguments, solides pour apaiser les craintes de l’exécutif européen.

Le secteur aérien d’autres pays européens (France, Pays-Bas, Grèce, Italie,…) est également confronté aux mêmes problèmes. Il serait temps qu’ils se joignent à démarche de la Belgique pour obliger la Commission européenne à changer de cap. Car la législation européenne des aides d’Etat devient un corset trop étroit qui empêche plusieurs secteurs économiques de pays européens d’avoir de l’oxygène quand la situation l’exige.

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