La boîte de Pandore institutionnelle

Rédacteur en chef

La Fédération Wallonie-Bruxelles (alias la Communauté française) a essuyé un nouveau tir groupé cette semaine. Après le libéral Pierre-Yves Jeholet en septembre, un trio socialiste, mené par le député wallon Christophe Collignon, plaide pour la fin de l’institution francophone et la régionalisation des compétences qui sont les siennes, soit principalement l’enseignement.

Si les trois francs-tireurs jouent habituellement les seconds rôles sur la scène du PS (ceci expliquant peut-être cela…), leur "coup" médiatique risque d’embarrasser le président Di Rupo dans sa lutte contre un gouvernement Michel labellisé N-VA et, partant, plutôt sensible aux sirènes régionalistes (voire séparatistes). Voici en effet trois mandataires rouges qui allèguent ce que Bart De Wever et ses prédécesseurs récitent depuis des décennies: "Ce qu’on fait soi-même, on le fait mieux."

Se priver d’un Parlement n’est pas chose inutile dans cette architecture institutionnelle plus que généreusement étagée qu’est la Belgique.

Ont-ils tort? Se priver d’un Parlement et de quelques ministres n’est pas chose inutile dans cette architecture institutionnelle plus que généreusement étagée qu’est la Belgique. Sans compter la clarification qui en découlerait pour le citoyen. Le trio wallon justifie toutefois sa cause en arguant – pour schématiser – de problèmes différents entre Bruxelles et la Wallonie. Donc de solutions divergentes. La métropole, la capitale face à la province bucolique de Tournai à Athus. Un brin simpliste…

Si une nouvelle solidarité communautaire se brise en Belgique au nom du repli identitaire, fût-il wallon, le débat ne pourra s’exonérer d’une question brûlante: les frontières régionales correspondent-elles à la réalité économique et humaine? Autrement dit: ne faudrait-il pas élargir la Région bruxelloise à son hinterland économique (Brabant flamand et wallon) ou faire des cantons germanophones une Région à part entière?

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