Publicité

La maladie du pouvoir

©Sofie Van Hoof

Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour trafic d'influence actif, corruption active et recel de violation de secret professionnel à l'issue d'une garde à vue sans précédent pour un président de la Ve République.

Nicolas Sarkozy est le premier ancien président de l’histoire de la République française à être placé en garde à vue. Cela devait arriver un jour. Son prédécesseur Jacques Chirac a été condamné à 2 ans de prison avec sursis pour une affaire d’emplois fictifs à la mairie de Paris. François Mitterrand était déjà mort quand les plus gros dossiers de ses deux septennats sont arrivés devant la Justice. Et Valéry Giscard d’Estaing a bien failli être emporté par les scandales de la Françafrique, même s’il s’est avéré ensuite que les diamants reçus du dictateur centrafricain Bokassa n’avaient pas la valeur que la presse leur avait attribuée.

La corruption ou le trafic d’influence ne sont pas une maladie de la droite, ni de la gauche d’ailleurs. Ils sont la maladie du pouvoir. Ce n’est pas en Belgique que l’on dira le contraire. Les " affaires " qui touchent les ministres, les bourgmestres, les présidents de parti ou les patrons d’intercommunales démontrent que le danger guette à tous les niveaux de pouvoir, et pas seulement tout en haut de la pyramide.

Publicité

Qu’est-ce qui peut motiver des hommes arrivés au sommet de leur carrière à franchir la ligne rouge alors qu’ils savent, encore mieux aujourd’hui qu’hier, qu’aucun de leurs faits et gestes ne pourra être durablement ignoré? L’appât du gain, l’ivresse du pouvoir, l’envie de nuire à ses adversaires expliquent certains comportements délictueux. De même que des sentiments tellement plus communs, comme la peur du scandale, la crainte de se faire prendre le doigt dans le pot de confiture, l’angoisse de se retrouver sans mandat après la prochaine élection.

Enfin, contre toute raison, les hommes de pouvoir sont animés d’un puissant sentiment d’impunité. Par un mécanisme d’autoprotection psychologique, d’abord. Mais aussi parce qu’ils sont souvent entourés de courtisans qui, au mieux, flattent leur ego et, au pire, exécutent pour eux les basses besognes. C’est quand la norme s’estompe, quand le "chef " n’est plus conscient de ce qui se passe hors de sa tour d’ivoire, que le risque de chute est le plus grand. Pas besoin de rappeler où se trouve la roche Tarpéienne par rapport au Capitole.

Publicité
L’Amérique restera-t-elle la terre promise boursière sous Donald Trump?
Après deux années exceptionnelles, les actions américaines se négocient au prix fort. Jamais deux bons crus boursiers sans trois? Tout dépendra de la politique du président Trump, dont la seule constante est l’imprévisibilité.
Messages sponsorisés