La Wallonie, une SA en difficulté

La Wallonie doit-elle se limiter à un rôle régalien?

Avec une dette de près de 22 milliards, des recettes régionales inférieures aux dépenses, un budget qui ne sera pas ramené à l’équilibre avant 2024, un taux d’emploi d’à peine 63,7%, un chômage qui oscille autour des 200.000 demandeurs d’emploi, une perte de 60 millions de transferts financiers par an dès 2024 et un plan de 2,5 milliards d’investissements sortis du périmètre comptable de la Région sans l’accord de l’Europe, l’état de santé de la Wallonie inquiète.

À situation financière similaire au sein d’une grande entreprise, un CFO serait obligé de prendre des solutions extrêmes. Interrogé par L’Echo, Olivier de Wasseige, le patron de l’Union wallonne des entreprises (UWE), pointe comme solution la technique de cost cutting, soit des coupes profondes dans les coûts, la rationalisation des structures, la revente de biens immobiliers.

Face à ses difficultés financières, la Wallonie ne devrait-elle pas privatiser l’offre de transport du TEC?

Sans savoir jusqu’où il ira, le gouvernement wallon PS-MR-Ecolo a annoncé le lancement d’un budget base zéro et l’analyse, ligne par ligne, des dépenses de la Région. La technique n’est pas très éloignée du cost cutting. Elle soulève cependant une question. Après le constat et la mise en lumière de dépenses superflues, le gouvernement osera-t-il aller jusqu’au bout de sa démarche et sucrer, comme le ferait un CFO, les dépenses superflues?

Cette question renvoie au rôle de la Wallonie. Le patron de l’UWE pense qu’il est temps de lancer le débat. La Région ne doit-elle pas envisager de restreindre ses tâches, de se recentrer sur un rôle régalien et outsourcer certains services? Faudrait-il par exemple privatiser l’offre de transport du TEC ou les autoroutes? On ne gère évidemment par un État comme le ferait un CFO à la tête d’une entreprise. Le rôle d’une Région ne se résume pas à une addition de lignes budgétaires qu’on peut gommer pour ramener les comptes à l’équilibre. Il y a toute une dimension sociale et de services qui doit être prise en compte. Cette différence ne doit pas pour autant interdire au gouvernement d’y réfléchir.

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