Le nucléaire, et après?

Nouveau débat sur la prolongation des réacteurs.

L’étude d’Elia sur la transition énergétique relance le débat sur la sortie du nucléaire en 2025. Depuis son adoption en 2003, la loi belge de sortie du nucléaire a déjà été revue à deux reprises, avec la prolongation de Tihange 1, puis celle de Doel 1 et 2. Et comme la Belgique n’a toujours aucune vision à long terme de son futur énergétique, une troisième modification de l’agenda apparaît de moins en moins improbable – même si tous les partis de la majorité, à l’exception notable de la N-VA, affirment vouloir s’en tenir à la version actuelle.

Même avec la prolongation des deux tiers du parc nucléaire, on n’aura encore rien résolu pour la suite.

Mais Elia est clair: si le gouvernement Michel ne met pas rapidement en place un système de soutien aux centrales au gaz, qui doit encore passer sous les fourches caudines des autorités européennes de la concurrence, cela signifiera quasi automatiquement une prolongation du nucléaire. Et deux réacteurs n’y suffiront vraisemblablement pas: il faudra prolonger les deux tiers du parc, avec pour choix cornélien d’accorder un nouveau sursis de 10 ans aux plus vieux réacteurs, qui tourneraient dès lors 60 ans, ou de retarder la fermeture de Doel 3 et Tihange 2, fragilisés par des micro-fissures…

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Et rien n’aura encore été résolu pour la suite. Parce que 2035, dans le secteur de l’énergie, c’est après-demain. Le réacteur qu’Areva construit en Finlande ne devrait pas être mis en service avant mai 2019 – plus de quinze ans après la signature du contrat. Et même la patronne d’Engie, qui plaide pour une prolongation des réacteurs belges, ne croit pas à la construction de nouvelles centrales: le nouveau nucléaire est devenu trop cher, suite au renforcement des normes de sûreté et à l’absence d’effets de série pour les nouveaux réacteurs, explique-t-elle.

Les quatre ministres de l’Énergie nous ont promis un pacte énergétique pour la fin de l’année. Espérons qu’ils tiennent parole. La Belgique se dotera alors enfin d’une véritable vision énergétique, permettant d’en finir avec les revirements politiques incessants et de donner une clarté à long terme aux investisseurs.

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