Le PS contre-attaque
Rudi Vervoort dépose une motion de confiance
Jusqu’à il y a peu, le gouvernement bruxellois faisait semblant que tout allait bien. Il faisait bonne figure. Non, les vents du sud ne le faisaient pas tanguer. La Région bruxelloise est un modèle de stabilité. Jamais, depuis sa création en 1989, elle n’a connu de crise gouvernementale. Les remous du Fédéral ont déjà secoué les partenaires francophones et néerlandophones de la capitale mais ils ont toujours réussi à maintenir leur équilibre.
C’est une provocation qui répond à une autre provocation.
Depuis cet été, les vents du sud semblent souffler plus fort. La position devient difficile à tenir. Elle commence à lâcher. Les tensions entre le PS et le cdH apparaissent au grand jour. L’ambiance est à ce point pourrie au gouvernement bruxellois que le ministre-président est prêt à jeter l’éponge… Il dépose une motion de confiance. C’est inédit. Par cet acte, il veut pousser le cdH à prendre position. Veut-il, oui ou non, poursuivre avec cette majorité? C’est une provocation qui répond à une autre provocation. Rudi Vervoort ne calme pas le jeu. Il ne siffle pas la fin de la récréation. Il contre-attaque. Il rappelle que c’est lui, le chef. Il crée la surprise et reprend sa position de leader. En mettant entre les mains des députés la destinée politique de la Région de Bruxelles-Capitale, il attire l’attention sur le Parlement où son parti est encore le premier. Les sondages annoncent une chute du PS. Mais ce sont des sondages. Et pour l’heure, le PS est encore là. Et se met en ordre de marche.
La semaine dernière, Laurette Onkelinx annonçait son départ. Quelques jours plus tard, c’est Rudi Vervoort qui fait son coup. À Bruxelles, où les institutions régionales ressemblent à s’y méprendre à un grand conseil communal, la campagne du Parti socialiste est officiellement lancée. Dommage que ce soit sur le thème de la vengeance. Et puis, toute cette énergie perdue dans une crisette alors qu’il y a tellement mieux à faire… Bruxelles n’a, par exemple, toujours pas tranché sa politique en matière d’allocations familiales. Et les problèmes mobilité, on en parle aussi?