Les incohérences de Trump

Washington cible de nouveaux produits européens.

Donald Trump ne loupe pas une occasion de montrer ses "talents" d’équilibriste ou d’étaler sa mauvaise foi en multipliant les initiatives contradictoires en matière de politiques économiques. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, il s’est posé en champion de la dérégulation estimant que l’Etat n’était pas là pour intervenir à tout bout de champ dans l’économie et le fonctionnement des entreprises. Son administration traque ainsi les réglementations fédérales qu’elle juge néfastes aux entreprises, surtout si ces règles leur imposent des normes environnementales… Dans le secteur bancaire et financier, aussi, elle veut lâcher la bride aux entreprises. Les réglementations mises en place après la crise financière sont dans son collimateur, à commencer par la loi Dodd-Frank.

Dans le même temps, Trump est passé maître en matière d’interventionnisme économique là où ça l’arrange. Il se fiche bien de la sacro-sainte indépendance de la Réserve fédérale lorsqu’il lui dicte la marche à suivre sur ses taux, menace à demi-mot de limoger son président et cherche à parachuter des personnalités aux compétences douteuses mais à l’oreille complaisante à son conseil des gouverneurs. Même la croisade anti-régulation de Trump est interventionniste lorsqu’elle vise à prolonger la durée de vie des centrales à charbon en dépit de toute logique économique.

Lundi soir, c’est sur le terrain du commerce international qu’il est de nouveau intervenu en menaçant d’augmenter les tarifs douaniers sur de nouveaux produits européens comme contre-mesure aux subventions dont jouit Airbus. Il ne faut pas s’y méprendre, il s’agit surtout d’une énième manœuvre pour mettre la pression sur l’Europe dans le cadre des négociations commerciales transatlantiques (une méthode éprouvée avec la Chine).

Le pire c’est qu’avec ses gesticulations économiques contradictoires destinées avant tout à satisfaire son électorat, Trump joue avec le feu. Pas plus tard que mardi, le FMI s’inquiétait encore des conséquences que pourraient avoir les tensions commerciales entre les Etats-Unis, d’une part, et la Chine et l’Europe, d’autre part, sur l’économie mondiale.

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