Merci aux "emmerdeurs"
Ils chicanent, ils pinaillent, ils ergotent… Mais parfois ils mettent aussi le doigt sur "le" détail qui dérange, sur "la" faille qui démonte les discours trop beaux pour être vrais. Et permettent ainsi de rétablir la vérité qui dérange le management ou les grands actionnaires de l’entreprise dans laquelle ils ont investi, de "leur" entreprise.
Qu’ils irritent profondément parce qu’ils se donnent en spectacle ou qu’ils déconcertent leurs interlocuteurs en posant les bonnes questions, les "poils à gratter" des assemblées générales, ces actionnaires actifs qui ne se contentent pas d’un rôle de figuration ou de béni-oui-oui, nous rappellent que tous les actionnaires ont voix au chapitre, au moins une fois par an.
La détention d’une seule action parmi des milliers donne ce droit fondamental: celui de s’exprimer, d’interroger et d’apprécier la gestion d’une société qui, sans ses actionnaires, n’existerait tout simplement pas.
Les dirigeants doivent s’en souvenir: ils sont eux-mêmes des patrons et leur grande "éval" a lieu à l’assemblée générale, seule instance habilitée à orienter, refaçonner ou même dissoudre la société qui les emploie.
La plupart du temps, cette évaluation passe comme une lettre à la poste. Les dirigeants sont des êtres intelligents. Ils savent comment présenter les choses sous leur meilleur jour, suggérer les réponses aux problèmes sans avoir l’air d’y toucher et séduire tout le monde jusqu’aux applaudissements. Du moins quand tout va bien. Car quand les comptes virent au rouge vif, les discours satisfaits tournent très vite à la foire d’empoigne…
Soyons de bon compte: nombre d’"activistes" mal inspirés polluent aussi les débats. Leurs amalgames douteux allongent inutilement les assemblées et n’ont d’autres résultats qu’exaspérer tout le monde. Mais au moins ils existent et nous avons voulu leur rendre hommage dans une série de portraits, quels qu’ils soient et tels qu’ils sont. Histoire de dire merci à tous ces "emmerdeurs", sans qui les assemblées ne seraient qu’un exercice d’auto-satisfaction, plus court certes, mais lénifiant.
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