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Messieurs Magnette et De Wever, on n'attend plus que vous

Editorialiste

Le pays face à une crise inédite.

Jusque-là, honnêtement, on la trouvait un peu faible. Il est vrai que les circonstances – affaires courantes, gouvernement minoritaire – ne servaient pas Sophie Wilmès. Et puis jeudi soir, au moment d'annoncer à la Belgique les mesures exceptionnelles qui doivent mater le coronavirus, elle nous a enfin montré qu'elle n'était pas là par hasard.

En dix minutes, elle nous a dit comment et pourquoi, sans fioritures, avec détermination et empathie. Et on a soufflé: ouf, il y a quelqu'un qui assure au 16 rue de la Loi. Jeudi soir, Sophie Wilmès est devenue Première ministre. Notons-le au passage, on a pu voir toute la différence entre fermeté et agressivité. La politique avec moins de testostérone, ça fait du bien.

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La politique avec moins de testostérone, ça fait du bien.

Bien sûr, ce n'est que le début. Personne ne sait combien de temps la crise sanitaire durera, ni quel en sera le prix humain, ni quel sera son coût pour l'économie belge. Ni si les dissensions régionales, qui ont semé la confusion en début de semaine, seront canalisées aussi longtemps qu'il le faudra. Mais chacun au moins sait maintenant ce qu'il a à faire.

La crise politique et institutionnelle n'est pas réglée pour autant. Elle est juste en quarantaine, mise sous cloche par des enjeux de santé publique supérieurs. On peut être sûr qu'à la moindre occasion, les tiraillements reviendront. Mais c'est comme si, tout d'un coup, les querelles communautaires avaient pris un coup de vieux.

Il est grand temps, Messieurs Magnette et De Wever, d'enfiler le bon costume. Vous avez repris langue ce vendredi et c'est tant mieux. Dites-nous que vous n'allez pas continuer à vous rejeter la faute mutuellement. Dites-nous que vous allez chercher et trouver ce terrain d'entente, forcément négocié, qui débloquera le pays.

Vous n'êtes pas d'accord l'un avec l'autre, c'est votre droit le plus strict. Vos divergences sont aussi nombreuses que profondes, d'accord. Mais vous n'avez pas, vous n'avez plus le droit de prendre en otage le pays, ses ressources, ses finances, ses entreprises et au final, tout le monde. On n'attend plus que vous pour avancer.

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