Philips, tout ce qui est petit est gentil
Le groupe Philips se scinde en deux sociétés.
Curieux destin que celui des conglomérats. Il fut un temps où tout ce qui était grand était charmant… Où les groupes ne cessaient de croître par acquisitions, ajoutant des activités les unes aux autres, sans autre logique que de grandir encore et encore. Economies d’échelle, produits de masse et recherche de métiers contracycliques étaient alors les maîtres mots. Alors, forcément, dans le lot, il y avait des échecs ou des choix stratégiques qui ne portaient pas leurs fruits. Tant que l’économie tournait à plein rendement, tout cela n’était finalement pas si grave. Mais cette époque est révolue.
Les coupes claires dans l’emploi et les cessions d’actifs n’ont pas permis au groupe de redresser la barre.
Philips, groupe emblématique des Pays-Bas, qui avait commencé son irrésistible ascension dans les lampes à incandescence (les fameuses "gloeilampen") à la fin du 19e siècle, a fait les frais de cette croissance tous azimuts. Les appareils électroménagers, les équipements de santé, les téléviseurs, le mobilier hi-fi et, bien sûr, l’éclairage, ont fini par former un agrégat vraiment trop hétéroclite. Depuis la fin du 20e siècle, le géant hollandais va de restructuration en restructuration, sans pour autant trouver la formule magique. Les coupes claires dans l’emploi et les cessions d’actifs n’ont jusqu’à présent pas réussi à permettre au groupe de redresser la barre.
D’autant que, dans le même temps, la plupart des produits développés par Philips ont subi de plein fouet la concurrence des marchés à bas coûts salariaux, en Europe de l’Est d’abord, en Asie ensuite. Aujourd’hui, le groupe tente une nouvelle opération stratégique. Radicale, cette fois, puisqu’il va se scinder en deux entités autonomes qui garderont la dénomination emblématique et centenaire, toutefois. Dans le secteur de la santé, Philips a développé un savoir-faire à haute valeur ajoutée qui lui permet d’aller à la conquête des marchés mondiaux. L’avenir de l’éclairage est sans doute un peu plus incertain mais la nouvelle entité, plus petite, devrait bénéficier d’une structure de coûts allégée. Car, aux yeux des marchés et des investisseurs institutionnels, la donne a changé. Désormais, tout ce qui est petit est gentil.
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