Spitzenkandi… quoi?
L’Europe prépare ses élections 2019... Et le "Spitzenkandidat" est sur toutes les lèvres des membres de chaque famille politique européenne.
Dans les coulisses de l’Europe, on ne parle plus que de lui. Il est sur toutes les lèvres, dans (presque) toutes les conversations. Lui, c’est "Der Spitzenkandidat". Le quoi, dites-vous? Le "Spitzenkandidat", ou en français, le "candidat tête de liste". Un champion que les familles politiques européennes vont choisir pour les représenter dans la grande joute qui aboutira à la désignation du prochain Président de la Commission européenne.
L’expression occulte "Spitzenkandidat" (on ne s’en lasse pas) résume, à elle seule, l’état de la démocratie européenne. Un jargon que seul un Allemand initié peut comprendre, utilisé pour désigner le mode d’élection d’un Président, celui de la Commission, occupant le poste le plus influent d’une organisation gérant la vie de plus de 500 millions d’être humains.
Faut-il le rappeler, le Président de la Commission européenne est l’homme (ou la femme, peut-on rêver), qui coordonne l’exécutif à l’origine d’une grande partie de la législation de vingt-huit pays.
Pourtant, si on pose la question au premier concerné, l’homme (ou la femme) de la rue, sait-il ce qu’est un "Spitzenkandidat"? D’ailleurs, le saviez-vous avant de lire ceci? Pour beaucoup, non.
Les élections européennes attirent de moins en moins les électeurs. À peine 42% des Européens se sont déplacés pour voter en 2014, contre 61% en 1979. L’Europe intéresse de moins en moins le grand public. C’est regrettable.
Si les leaders européens se plaignent de cette désaffection lorsqu’ils parlent à la presse, ils ne font rien pour changer les choses. Sinon légitimer des procédures de cooptation qui assurent aux familles politiques en place qu’elles y resteront, et pour longtemps. Accrochées à leurs postes et aux mandats afférents, bien plus qu’à l’idéal européen.
Depuis plusieurs années, la confiance des citoyens s’érode. Comme il n’y a guère d’alternative, l’électeur va vers les extrêmes, de droite ou de gauche. Et finira pas y rester si aucune voie claire, progressiste et démocratique n’est tracée.
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