Un combat de longue haleine
Après l’attentat manqué à Bruxelles.
Un attentat manqué à Bruxelles, d’autres hélas réussis au Royaume-Uni, des tentatives en France… L’actualité récente le montre: la menace terroriste est omniprésente. Elle est devenue une composante presque habituelle de nos vies. Le mot d’ordre reste, plus que jamais, de ne pas céder à la peur.
De plus en plus souvent, ce sont des "loups solitaires" qui passent à l’action.
Depuis 2015, une panoplie impressionnante de mesures ont pourtant été prises pour lutter contre ce terrorisme. La sécurité a été renforcée dans les lieux "sensibles", y compris par la présence de militaires dans nos rues. Les moyens des services de renseignement ont été dopés. Ceux des enquêteurs ont été étendus, notamment en rendant écoutes et infiltrations plus faciles. On ne cite ici que quelques exemples. Certes, tout n’est pas parfait dans cet imposant arsenal législatif. Certaines décisions attendent encore, à l’instar de l’extension du délai de la garde à vue, bloquée par des joutes politiques au Parlement. Il faut rappeler aussi qu’un équilibre reste nécessaire entre la lutte contre le terrorisme et le respect de nos libertés, de nos droits et de nos valeurs fondamentales.
Sur le plan international, la guerre bat son plein contre Daech: l’organisation terroriste État islamique est acculée dans sa "capitale" de Raqa en Syrie et dans son fief de Mossoul en Irak. Mais, dans le même temps, la nature de la menace a évolué. La présence de réseaux "dormants" en Europe n’est certes pas exclue. La menace posée par les "returnees", ces combattants revenus de Syrie, existe toujours. Mais, de plus en plus souvent, ce sont des "loups solitaires" qui passent à l’action. Autrement dit, il s’agit de personnes seules, qui ne font pas partie d’un réseau. Elles sont "inspirées" par les terroristes de Daech mais ne sont pas commandées par l’organisation. Et elles utilisent des moyens parfois aussi rudimentaires et banals qu’une camionnette ou une bonbonne de gaz. Cela souligne toute la difficulté de lutter contre ce type d’individus, nourris aux fantasmes djihadistes sur internet, qui ciblent des "soft targets". Toutes les mesures sécuritaires du monde ne suffiront pas à les éradiquer. Il faut s’attaquer à la racine du mal, à savoir l’idéologie extrémiste de ces gens qui dévoient totalement leur religion. C’est un travail de fond, de longue haleine, mêlant des questions religieuses proprement dites à des enjeux d’éducation, d’inclusion sociale et d’intégration. à cet égard, le boulot est à peine commencé.