Un passeport pour sortir du "Grévistan"

Journaliste

Dès potron-minet, lundi, Marc Goblet, le leader de la FGTB, se félicitait du succès de la grève qui a paralysé le pays.

L’économie belge à l’arrêt: électroencéphalogramme plat. Victoire. Et après trois tours de grève tournante, une manifestation, une grève générale, la FGTB a d’ores et déjà annoncé de nouvelles actions. Vous en reprendrez bien une petite?

On aime ou on n’aime pas ce gouvernement fédéral mais négocier avec un pistolet sur la tempe, ça n’a jamais été très productif. Les syndicats ont prouvé ce dont ils étaient capables, fort bien. Maintenant, il faut discuter. Cesser d’enchaîner les actions, cesser de faire à nouveau passer la Belgique pour l’homme malade de l’Europe. Cesser de laisser penser que nous sommes ce "Grévistan" — un Etat où tout dialogue politico-social serait devenu impossible et où brûler des pneus serait devenu l’unique manière de se faire entendre. Pour l’écrire platement: on a déjà eu assez de mal à redorer le blason belge après 541 jours de crise politique que pour pouvoir se permettre, une nouvelle fois, d’apparaître comme un Etat qui se déliterait.

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C’est donnant-donnant. Si les syndicats cessent leurs actions de grève, ce gouvernement doit agir en matière de revenus du capital.

Edito de Martin Buxant

On range donc les colts syndicaux dans la ceinture. Et on discute de manière civilisée. Mais attention: si les syndicats se mettent à table et postposent de nouvelles actions, le gouvernement doit aussi montrer qu’il n’a pas des boules Quies enfoncées loin dans les oreilles.

Il faut un geste fort, et c’est sans doute le CD&V de Kris Peeters qui est le plus à même aujourd’hui de faire la jonction entre ce que demandent les grévistes et le gouvernement.

Ce geste fort, quel pourrait-il être? On y revient toujours: c’est montrer que le capital contribue aussi à l’effort qui est demandé à tous. Injecter une dose d’équité dans ce programme gouvernemental, ce n’est pas renoncer à un cap et mettre ses réformes en berne. Il faut lancer la discussion sur une fiscalisation des plus-values spéculatives et sur la manière la plus efficace de répartir la charge fiscale dans ce pays: ce serait un geste d’ouverture et de bonne volonté de cette coalition que l’on dit sans cœur.

On ne peut pas à la fois dire qu’on veut soulager le fardeau fiscal des Belges qui travaillent et sans cesse repousser le débat sur le capital. Le CD&V peut-il persuader la N-VA, le MR et le VLD d’ouvrir réellement le jeu à ce niveau-là? Voilà la porte de sortie.

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