Un plan simple

Ya pas à dire, à Bruxelles, on fait son possible pour stimuler le tourisme. Ainsi, ceux qui avaient choisi ce mardi ensoleillé pour visiter l’Atomium ont-il eu le loisir de voir défiler non pas une ou deux excellences ministérielles dans les boules à l’occasion de la présentation de la "Stratégie Bruxelles 2025", mais bien 15 ministres… Tout le monde a défilé ou presque — car pour le même prix, le ministre-Président Vervoort aurait pu inviter des représentants de l’opposition bruxelloise. Qui peut croire qu’on peut durablement implanter une stratégie de redéploiement économique sur le long terme en écartant une opposition qui tôt ou tard reviendra aux manettes? L’assise doit être la plus large possible si on vise un succès sur le long terme.

La critique vaut, aussi, pour le Fédéral, où le gouvernement en place serait bien inspiré d’écouter ce que les gouvernements des entités fédérées suggèrent en matière de réforme fiscale. Histoire que, dans ce pays, on ne passe pas la législature suivante à détricoter ce qu’à mis en place son prédécesseur. Mais que voulez-vous, ma bonne dame, on est en Belgique, donc chacun fait son plan dans son coin. Et vogue la galère.

Sur le fond, le plan Vervoort, puisque c’est de cela qu’il s’agit, est certainement louable. Qui peut être contre le lancement de grands chantiers à Bruxelles? Mais après les plans et les mots, des actes. S’attaquer sans relâche à la formation des jeunes, être obsédé par la remise à l’emploi et l’augmentation du taux d’activité: voilà ce qu’attendent les Bruxellois de la part de leurs responsables. Une ville fluide et une stratégie de mobilité intelligente et bien pensée: voilà ce à quoi ont droit les Bruxellois. Une politique fiscale adaptée et qui mettrait fin à l’exode des classes moyennes en dehors des murs de la ville-Région. C’est simple, non.

Mais peut-être fallait-il passer par ce plan XXL et une séance de signatures dans une boule de l’Atomium. Si tel est le cas, alors c’est un moindre mal.

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