Un verre à moitié plein
Premier semestre positif sur le marché de l’emploi.
Et si l’on tentait de sortir de la morosité ambiante avec une bonne nouvelle? Et même plusieurs, tant qu’on y est. Laissons de côté quelques instants le climat d’insécurité latent, le nationalisme rampant, le regain de racisme, les risques d’ostracisme d’une certaine partie de la population. Et concentrons-nous sur une chose: l’emploi.
Il y a beaucoup d’emplois disponibles, il y a aussi encore beaucoup de chômeurs, mais le mariage entre les deux reste souvent difficile.
Les derniers indicateurs publiés par l’Onem confirment qu’il se porte plutôt bien depuis le début de cette année 2016. Allons-y pour la salve de bonnes nouvelles: les prévisions de croissance se renforcent doucement. Les années noires de 2012 et 2013 sont derrière nous. Un point. Le nombre d’offres d’emploi a retrouvé son niveau d’avant la crise de 2008. Mieux, il le dépasse aux 1er et 2e trimestres de cette année. Deux points. Les faillites et les pertes d’emplois liées régressent. Trois points. Le travail intérimaire s’est placé sur une courbe ascendante ininterrompue après avoir subi la dégringolade entre 2009 et 2013. Quatre points. Les procédures de licenciement collectif chutent depuis deux ans. Cinq points.
Le rapport de l’Onem pourrait nous pousser à épingler un sixième bon point: le recul du chômage. Nous ne le ferons pas, car ces statistiques (même positives) masquent une partie de la réalité: celles des exclusions de l’Onem. De la même manière, il faudra relativiser le foisonnement des offres d’emploi. Il cache la sombre réalité de la délicate rencontre de l’offre et de la demande. Il y a beaucoup d’emplois disponibles, il y a aussi encore beaucoup de chômeurs, mais le mariage entre les deux reste souvent difficile. Relativisons aussi la hausse du travail intérimaire. Un job est un job, mais l’intérim reste une solution de travail précaire du point de vue du travailleur, même si les entreprises se félicitent de la flexibilité qu’il leur offre.
Dans cette grisaille que nous impose cet été 2016, on préférera au final voir le verre à moitié plein. Et donc applaudir ces statistiques. Mais sans oublier que derrière les chiffres, il y a aussi d’autres réalités…
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