Bien que des risques demeurent, les hausses de taux voulues par les banques centrales sont déjà en grande partie intégrées dans les cours des obligations. Le niveau actuel des marchés pourrait donc offrir un point d’entrée attrayant, en particulier pour ceux qui utilisent les obligations pour se prémunir contre la volatilité des actions, selon Ritchie Tuazon chez Capital Group.
Si, à court terme, la remontée des taux d’intérêt des principales banques centrales sera douloureuse pour les investisseurs obligataires, elle n’en reste pas moins porteuse d’opportunités à plus long terme. Bien que les cours des obligations américaines aient chuté de plus de 10% sur la première partie de l’année, certains signes semblent indiquer que le pire est désormais passé. À bien des égards, les obligations demeurent d’ailleurs un investissement judicieux alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) tente de guider l’économie vers un atterrissage en douceur.
“Pour les investisseurs, l’incertitude à l’origine de la volatilité demeure, mais le temps est peut-être venu de surmonter leur anxiété en prenant des mesures concrètes”, avance Ritchie Tuazon, gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group. “Les pressions vendeuses ont permis aux obligations de retrouver des niveaux plus réalistes et plus en phase avec les anticipations des marchés, ce qui pourrait constituer un point d’entrée attrayant pour les investisseurs.”
Inflation
L’indice des prix à la consommation américain a bondi de façon spectaculaire depuis le début de l’année. Une hausse des prix qui a de quoi préoccuper. “Je pense en outre que la Fed reste en retard sur son cycle de resserrement monétaire”, indique Ritchie Tuazon. “Il n’est pas impossible que les prix de multiples catégories de produits et services continuent d’augmenter tour à tour, contribuant ainsi à alimenter l’inflation.”
"Il est peu probable que de nouveaux ajustements de la politique monétaire américaine déstabilisent encore plus fortement les marchés obligataires"
L’inflation persistante pourrait contraindre la Fed à accélérer son calendrier de hausse des taux. Ceci étant dit, les cours obligataires intégrant déjà en grande partie cette perspective, il est peu probable que de nouveaux ajustements de la politique monétaire viennent encore déstabiliser fortement les marchés obligataires.
Gestion active
La remontée des taux d’intérêt pourrait bientôt profiter aux investisseurs. Après des années au plus bas, les taux obligataires ont spectaculairement grimpé – tous segments obligataires confondus – alors que les prix des obligations chutaient. Or, sur la durée, des taux obligataires plus hauts se traduisent par des revenus plus élevés. “Pour les investisseurs, le chemin restera toutefois semé d’embûches”, prévient Tara Torrens, gérante de portefeuille obligataire chez Capital Group. “C’est pourquoi une approche de gestion active peut s’avérer judicieuse.”
"Pour les investisseurs, le chemin restera semé d’embûches. C’est pourquoi une approche de gestion active, basée sur la recherche fondamentale, peut s’avérer judicieuse"
Parmi les viviers d’opportunités, on peut citer certains secteurs “naturellement” défensifs (santé, alimentation, etc.) et les acteurs du secteur des matières premières, “qui peuvent également offrir un refuge pertinent lorsque le cycle économique touche à sa fin. ” Sans oublier la dette des marchés émergents, “en dépit du fait qu’il s’agit d’un segment obligataire qui a été particulièrement volatil”, ajoute Rob Neithart, gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group.
- Les corrections de marché marquées peuvent être source d’opportunités
- Outre l’inflation, le niveau actuel des taux obligataires est fortement impacté par la remontée des taux d’intérêt
- La composante “revenu” des obligations semble être de retour grâce à la remontée des taux des obligations nouvellement émises
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