Le programme Best Managed Companies en est à sa sixième édition en Belgique. Nikolaas Tahon et Bruno Peelaers reviennent sur cette riche période. “La Belgique compte encore de nombreuses perles cachées parmi ses entreprises privées.”
Quelle est l’importance stratégique du parcours Best Managed Companies pour les entreprises participantes?
Nikolaas Tahon, Chairman de Deloitte Belgium: “La Belgique est le pays des entreprises familiales par excellence. Le programme Best Managed Companies leur offre tout ce dont elles ont besoin pour évaluer la maturité de leurs processus de gestion. Grâce au programme, au coaching et au feedback du jury, les équipes de direction de ces entreprises peuvent profiter d’une caisse de résonance stratégique. En outre, les Best Managed Companies forment une communauté inspirante d’entreprises gérées de façon professionnelle. Elles peuvent ainsi mettre en commun leurs bonnes pratiques et solutions. De nouvelles collaborations émergent d’ailleurs régulièrement.”
Bruno Peelaers, Leader du programme Best Managed Companies et Partner chez Deloitte Private: “Comme le programme évolue avec les vastes changements et tendances à l’œuvre sur le marché, les entreprises tirent de nouveaux enseignements à chaque participation. Par exemple, nous évaluons également, désormais, les entreprises à l’aune de la digitalisation et des nouvelles méthodes de travail. En ce sens, le programme Best Managed Companies est une source d’inspiration permanente pour les participants, qui ont l’occasion de se remettre en question pendant les sept ans que dure le programme. Enfin, les entreprises utilisent le label Best Managed Companies pour renforcer leur notoriété en tant qu’employeurs: une entreprise bien gérée attire naturellement les talents, ce qui lui permet de recruter plus facilement de nouveaux collaborateurs.”
L’an prochain, le premier groupe de lauréats de 2018 aura l’occasion de remporter le label Platinum.
Les entreprises participantes sont coachées et évaluées sur la base de quatre piliers: stratégie, compétences, engagement et résultats financiers. En quoi ces facteurs sont-ils déterminants de la qualité du management d’une entreprise?
Nikolaas Tahon: “Ces piliers et leur interaction sous-jacente recouvrent en réalité tout ce qui concerne la gestion d’une organisation. Ils offrent dès lors une vision holistique de la façon dont une entreprise est gérée. Quelles sont les forces de l’équipe de direction? Quels sont les domaines à améliorer? Les réponses à ces questions livrent une base solide d’autoévaluation. Ces quatre piliers sont interconnectés et définissent en partie la position d’une entreprise au sein d’un écosystème plus large dont font aussi partie les collaborateurs, les fournisseurs, les clients et la société dans son ensemble. Je compare cette situation au transport maritime: pour arriver à destination, il faut un bon navire, un bon système de propulsion et un bon équipage.”
Bruno Peelaers: “Le pilier Stratégie indique également si l’entreprise bénéficie d’une vision claire à long terme. Tout le monde partage-t-il les mêmes objectifs? Est-ce visible dans l’évolution de l’entreprise? Comment l’entreprise communique-t-elle à ce sujet? Ensuite, nous examinons si une entreprise dispose des compétences nécessaires pour réaliser sa vision stratégique. Possède-t-elle les bons atouts? Est-elle suffisamment innovante? La motivation des collaborateurs joue ici un rôle crucial: quelle est la vision de l’entreprise en matière de management? Comment gère-t-elle les talents? Enfin, tous les efforts de l’équipe de direction doivent produire des résultats financiers à l’avenant.”
Le label Platinum verra le jour en 2024. De quoi s’agit-il?
Bruno Peelaers: “Ce label est destiné aux entreprises lauréates participant au programme Best Managed Companies durant sept années consécutives. On peut dire que les entreprises qui sont évaluées pendant cette période par un jury externe et qui suivent le programme avec un coach ont atteint un haut niveau de cohérence en matière de management.”
Nikolaas Tahon: “Le label Platinum est une reconnaissance supplémentaire du professionnalisme des entreprises bien gérées. L’an prochain, le premier groupe de lauréats de 2018 aura l’occasion de remporter ce label unique.”
Six années de Best Managed Companies fournissent sans aucun doute des informations passionnantes. Quels sont pour vous les principaux enseignements?
Bruno Peelaers: “Je retiens entre autres que les Best Managed Companies surperforment les autres entreprises. Un constat confirmé par notre étude d’impact de l’année dernière. Au plan financier, la majorité des Best Managed Companies se développent plus rapidement que le marché sur lequel elles sont actives. Et puis, il est remarquable de constater à quel point notre pays compte des perles cachées parmi ses entreprises privées. Enfin, ces entreprises apportent une contribution déterminante à notre économie et à la société dans son ensemble. Elles méritent d’être davantage placées sous le feu des projecteurs.”
Il est frappant de constater à quel point l’accent stratégique mis sur les talents s’est renforcé ces dernières années dans les entreprises non cotées. Elles gèrent leur capital humain de façon très réfléchie et avec beaucoup de sollicitude.
Nikolaas Tahon: “Je suis frappé de constater à quel point l’accent stratégique mis sur les talents s’est renforcé ces dernières années au sein des entreprises privées. Elles gèrent leur capital humain de façon très réfléchie et avec beaucoup de sollicitude. Elles affichent d’ailleurs des taux de rétention élevés. Elles offrent à leurs collaborateurs la chance de développer leurs talents et compétences. Par conséquent, elles ne font pas du surplace et peuvent relever les nouveaux défis qui les attendent.”
Sur quels domaines le programme Best Managed Companies insistera-t-il plus particulièrement dans les années à venir?
Bruno Peelaers: “Les new ways of working, comme le télétravail et le travail hybride, demeurent des points importants. Quant à la durabilité et à l’inclusion, elles seront encore plus mises en avant. Je pense notamment au reporting en matière de durabilité et à la directive européenne sur l’égalité des salaires.”
Nikolaas Tahon: “La flexibilité du management sera davantage prise en compte. Nous constatons que les turbulences se multiplient sur les marchés. Il est donc crucial que les entreprises puissent y réagir et les anticiper avec suffisamment de maturité et les bons processus.”