BattleKart propose aux amateurs d’émotions fortes un loisir inédit qui associe karting et expérience immersive. Les pilotes sont comme plongés dans un jeu vidéo. La maturité de la technologie et la scalabilité du modèle sont des promesses de succès.
Si vous cherchez une entreprise illustrant à merveille le slogan “Work hard, play hard”, regardez du côté de BattleKart. Lauréate du concours Deloitte Technology Fast 50 dans la catégorie Media & Entertainment, la société hennuyère est née d’une frustration éprouvée par son CEO, amateur de vitesse, lors de ses séances de karting.
“Je ne savais jamais qui je dépassais ni pour la quantième fois”, raconte Sébastien Millecam. “Il y avait de l’adrénaline et des sensations mais peu d’émotions.” Tout l’inverse du laser game, qui repose, lui, sur l’interaction humaine pour générer des émotions: “Là, c’est quand vous savez avec qui vous entrez en duel que vous vibrez réellement.”
Preuve de concept
Encore universitaire, il imagine alors un loisir immersif combinant le meilleur des deux mondes. Il y ajoute une dimension de sécurité, tant il est vrai que ce type d’activité provoque régulièrement fractures et ecchymoses.
Avant de parvenir à expliquer clairement son concept à un public, le fondateur aura dû passer par plusieurs concours de business case infructueux et la création d’une vidéo explicative. Lorsqu’il gagne enfin son premier prix, il se donne un an pour affiner sa preuve de concept avec le soutien de Mons Expo. Il lui faudra deux années de plus pour passer à l’exploitation commerciale, le temps de négocier avec ses premiers investisseurs, d’identifier un lieu et de finaliser les développements technologiques.
Technologie évolutive
L’expérience BattleKart repose en effet sur un système breveté combinant un software immersif, des vidéoprojecteurs et un réseau de capteurs. Ceux-ci permettent de localiser les monoplaces avec une fréquence ultrarapide afin de déclencher les animations sur le parcours des pilotes en temps réel.
L’autonomisation des franchisés est essentielle pour répondre à nos objectifs de croissance rapide, sans devoir investir massivement dans une structure de support.
Sébastien Millecam a également développé un mécanisme de mapping vidéo évolutive. Son centre de Courtrai est ainsi équipé de 55 projecteurs fonctionnant simultanément… mais l’on peut monter bien plus haut si on le souhaite. Les karts, quant à eux, sont ultra-équipés. On y trouve un régulateur d’accélération et de freinage, un écran à matrice de LED identifiant le conducteur, des écrans d’informations et de contrôle et un système de sécurité automatisé.
Reste que, pour rouler, il faut de l’espace. “Le business plan d’un franchisé dépend énormément du bâtiment”, souligne le fondateur. “Le coût de ce dernier impacte fortement les moyens qui peuvent être alloués aux autres postes, comme le marketing et le nombre de véhicules exploités.”
Maturation
Pérenniser un tel business plan a été la priorité suivante. Une fois les premiers cash-flows générés, l’équipe s’est attelée plusieurs années à fiabiliser au maximum le produit, à en minimiser les coûts et à simplifier les process afin de faire de BattleKart une activité tout public et aisément exploitable par des partenaires. “L’autonomisation des franchisés est essentielle pour répondre à nos objectifs de croissance rapide, sans devoir investir massivement dans une structure de support”, précise Sébastien Millecam.
Une stratégie de maturation qui paie. En à peine deux ans, 13 centres ont en effet ouvert leurs portes en Allemagne et en France. Trois autres sont prévus avant la fin de l’année. Preuve de la robustesse et de la reproductibilité du business model: tous les franchisés qui ont franchi le pas en sont aujourd’hui à leur deuxième ou troisième ouverture de centre.
Le CEO ne souhaite pas s’arrêter de sitôt. Il vise l’ouverture de 20 sites supplémentaires en 2023, et 40 en 2024. “Même si nous disposons d’un brevet, nous voulons croître de façon exponentielle et saturer le marché avant que la concurrence ne s’y installe.” Il y croit d’autant plus qu’il est le premier fan de BattleKart: “J’en suis à 650 parties jouées et je m’amuse toujours autant!”