Les multinationales et les grandes organisations sont désormais pleinement engagées dans la transition vers la mobilité électrique. Mais les petites entreprises peuvent aussi donner un coup de pouce à cette transition. “La Belgique étant une terre de PME, il est important qu’elles participent à ce mouvement”, estime Lies Eeckman (Polestar).
L’an dernier, plus de 1,7 million de Belges travaillaient au sein d’une PME, ce qui fait de ce segment le plus grand employeur de notre pays. Les petites et moyennes entreprises n’ont pas seulement un impact économique majeur, elles représentent un maillon essentiel du passage vers la mobilité électrique et du “verdissement” de cette mobilité. Or, en dépit des nouveaux incitants fiscaux en faveur des voitures électriques, elles font encore preuve d’attentisme. “Nous devons davantage les informer et partager nos connaissances”, avance Lies Eeckman, Managing Director de Polestar Belgium & Luxembourg.
“Nous ne pouvons plus considérer le parc automobile de manière traditionnelle. Le prix d’achat d’une voiture électrique n’est pas un critère pertinent pour un gestionnaire de flotte ou un directeur financier: il faut prendre en compte le coût total de possession, qui est souvent très inférieur à celui d’une voiture équipée d’un moteur à combustion.” Polestar insiste sur la déductibilité totale des voitures électriques, mais aussi sur leur fréquence d’entretien plus faible, le coût réduit des recharges par rapport aux carburants fossiles et le fait que les entreprises paient peu ou pas de taxe de circulation, selon la région.
Au lieu de pénaliser les entreprises et les travailleurs qui continuent à préférer la voiture traditionnelle, il faudrait motiver, inspirer et récompenser davantage les personnes qui ont choisi de rouler à l’électricité.
Rationalité et émotion
Le changement d’attitude des PME envers les voitures électriques ne doit pas venir que des managers: les collaborateurs pèsent dans la balance. “Les deux parties doivent comprendre que les voitures électriques ne sont pas une concession mais un enrichissement”, souligne Lies Eeckman. “Bien entendu, nous sommes prêts à informer les entreprises et leurs collaborateurs avec des faits et des chiffres afin qu’ils puissent prendre la bonne décision. Mais il faut aussi les toucher au cœur pour les encourager à changer d’attitude.”
C’est pourquoi Polestar, qui dispose de sa propre équipe pour visiter les entreprises belges et les accompagner de façon rationnelle à franchir le pas vers une mobilité durable, propose des essais dans tout le pays. “La meilleure façon de convaincre les consommateurs que les voitures électriques ouvrent la voie à une nouvelle mobilité est de leur faire découvrir les sensations liées à la conduite d’un tel véhicule”, juge Lies Eeckman. À ce jour, seuls 11% des Belges ont déjà conduit une voiture électrique. Dans de nombreux cas, cette expérience a renforcé leur attitude en faveur de la mobilité électrique. “Les conduites d’essai sont indispensables. Elles sont la clé de l’accélération de ce changement!”
Voitures partagées et bonus positif
“En guise de transition, les voitures partagées pourraient représenter une solution intéressante”, reprend la Managing Director. “Les collaborateurs pourraient les utiliser en alternance en fonction de leurs horaires de travail et de leurs besoins de mobilité, ce qui leur permettrait de s’habituer progressivement aux nombreux avantages offerts par les voitures électriques.”
Enfin, les pouvoirs publics pourraient consentir un effort supplémentaire afin d’accélérer la transition vers la mobilité verte en Belgique. Lies Eeckman cite l’exemple de la Norvège où près de 100% des véhicules sont électriques. “En Belgique, le passage à la conduite électrique part de quelque chose de négatif, de punitif et d’obligatoire. Au lieu de pénaliser les entreprises et les travailleurs qui continuent à rouler en voiture traditionnelle, il faudrait motiver, inspirer et récompenser les personnes qui ont choisi de rouler à l’électricité.” Sur le plan fiscal, comme c’est le cas aujourd’hui, mais peut-être aussi grâce à une prime à l’achat ou à des subsides. Il faut récompenser ceux qui roulent à l’électricité, et pas uniquement avec des avantages financiers, estime-t-on chez Polestar. “On pourrait imaginer par exemple de leur donner accès aux bandes réservées aux autobus pendant les heures de pointe. Le changement partirait ainsi d’un bonus, de quelque chose de positif.”
Certains gestionnaires de flotte et PME optent aujourd’hui pour l’hybride comme étape intermédiaire vers l’électrification de leur parc. Le choix de véhicules totalement électriques (VE) leur semble encore trop audacieux. S’ajoutent à cela un certain nombre de préjugés. “Ces craintes sont totalement infondées”, explique Lies Eeckman de Polestar.
Premier préjugé: l'autonomie d'une voiture électrique serait trop limitée à l'heure actuelle. Et pourtant, plusieurs études démontrent que deux tiers des Belges parcourent en moyenne quarante kilomètres par jour pour se rendre sur leur lieu de travail. Une voiture électrique dont la batterie est à moitié pleine est donc déjà plus que suffisante pour cette distance, même sans recharge intermédiaire. “Dans un pays comme la Belgique, les craintes liées à l’autonomie sont infondées”, souligne ainsi Lies Eeckman.
Des bornes en augmentation
Le moteur unique de la gamme Polestar 2 Standard peut parcourir jusqu'à 540 kilomètres (WLTP) en une seule charge. “Avec une telle autonomie, même si on se déplace beaucoup, on tombe rarement à court de batterie sur une journée de travail”, poursuit-elle. “Ainsi, plusieurs entreprises équipent aussi leurs employés qui parcourent beaucoup de kilomètres au quotidien de VE.”
A noter également, l’augmentation constante du nombre de stations de recharge dans notre pays et chez nos voisins. Aujourd’hui, on compte en Belgique près de 10 000 bornes publiques. En Europe, elles sont déjà plus de 250 000. Par ailleurs, la plupart des conducteurs de VE quittent chaque matin leur domicile avec une batterie complètement pleine, après une nuit de recharge. “Ce n'est pas vraiment le cas avec les voitures à carburant”, rappelle Lies Eeckman.
Coût total
Un deuxième préjugé, tout aussi tenace, pèse sur les VE. Leur coût serait trop élevé. Il est vrai qu’aujourd’hui, ces voitures sont plus onéreuses à l'achat que les voitures hybrides ou à moteur à combustion. Mais un budget voiture ne se limite pas à l'achat. En effet, pour comparer le coût d’un VE avec un véhicule thermique, il faut également prendre en compte les taxes, frais d’entretien, l’assurance et les coûts de recharge tout au long du cycle de vie du véhicule.
Pour quel bilan final? “Le coût total de possession (TCO) s’avère souvent moindre pour les VE que pour les modèles hybrides ou les modèles à moteur à essence comparables”, révèle Lies Eeckman. “Les VE sont en effet plus économiques à l'usage et nécessitent beaucoup moins d'entretien.”
Enfin et surtout, le passage à la conduite électrique a un réel impact écologique. C’est ce que démontre également l’analyse du cycle de vie (ACV) de la Polestar 2. “L'empreinte carbone d’une voiture alimentée en énergie renouvelable, c’est à peine la moitié de celle d'une voiture à essence comparable”, souligne l’experte pour conclure.